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Mois : janvier 2017

Lecture science #3 : L’almanach du ciel 2017

Lecture science #3 : L’almanach du ciel 2017

Cette semaine : l’almanach du ciel 2017 proposé par Ciel & Espace.

Ciel & Espace propose en ce début 2017 un hors-série almanach qui a bien sûr pour objectif de présenter les différents évènements attendus cette année dans le ciel et dans l’espace. Mais pas que ! Petite présentation de ce qu’il y a à retrouver dans ce magazine spécial.

La majeure partie de cet almanach est bien évidemment basée sur le déroulement des 365 jours de cette année, divisés en sections d’un mois. Pour chaque mois, on retrouve donc les situations intéressantes à voir dans le ciel à l’œil nu (conjonctions planétaires, phases de la Lune, essaims d’étoiles filantes…) ou non (missions spatiales, approche de comètes…) mais aussi différentes anecdotes-anniversaires (découverte de la première exoplanète, chute marquante de météorite…) ou quelques explications plus techniques (sur une planète, sur l’orbite terrestre…).

Chaque mois comporte également deux focus plus détaillés. Le premier sur un évènement astronomique marquant du mois (par exemple, l’éclipse totale américaine pour le mois d’août) et le second sur une constellation visible dans le ciel lors du mois concerné et étudiée en détail avec une carte, une explication mythologique et quoi y observer avec, au choix, des jumelles, une simple lunette, un télescope plus imposant ou du matériel de spécialiste.

Le dernier tiers du livre contient une liste de lieux d’intérêt, classés par région ou territoire francophone. On y retrouve ainsi des observatoires, des planétariums, des musées, des sites d’observation, des clubs… avec, selon les régions, entre six et quinze lieux présentés plus en détail

Un ouvrage fort intéressant, donc, qui restera à mes côtés tout au long de cette année bien évidemment, afin d’avoir une liste de situations sympas à voir. Mais aussi à garder pour les autres années, ne serait-ce que pour les cartes des constellations, réapparaissant dans le ciel au même moment tous les ans, présentant les différents objets d’intérêt du ciel profond. L’almanach doit encore être disponible chez les marchands de journaux mais peut-être pas pour longtemps, c’est un almanach sorti à l’occasion du nouvel an ;).

À suivre la semaine prochaine : Le grand roman des maths de Mickaël Launay.

Calculer π avec des spaghettis et du carrelage

Calculer π avec des spaghettis et du carrelage

De tous temps (non, ne partez pas, ce n’est pas une copie nulle de philo au bac), l’Homme a cherché à estimer la valeur du rapport constant entre le diamètre d’un cercle et son périmètre, qui sera plus tard appelé `pi`. Plusieurs techniques ont été établies, de l’encadrement d’un cercle par un polygone aux formules encore découvertes de nos jours, en passant par les développement en série de fonctions ou les équations de Ramanujan.

Mais il y a quelqu’un qui a eu une idée plus sympa. Georges-Louis Leclerc de Buffon a ainsi proposé une méthode permettant de calculer `pi` en lançant des aiguilles sur du parquet. Chez moi, j’ai du carrelage qui fera très bien l’affaire, l’intérêt du parquet n’étant que de définir des bandes d’une certaine largeur. Et à la place des aiguilles (c’est dangereux), je me contenterai de spaghettis (avant cuisson, dois-je vraiment le préciser ?). Mais avant de tout saloper mon intérieur, un peu de théorie.

Étudions donc le lancer, le vol et l’atterrissage d’un spaghetti de longueur `s` (en fait, on se contentera juste de la situation finale, désolé) sur un parquet-carrelage dont les «lattes» sont de largeur `l`. En ayant des spaghettis plus petits qu’une latte (c’est à dire qu’on a `s<l`), il y a trois positions possibles pour notre spaghetti :

  • il tient sur une latte;
  • il touche la limite entre deux lattes;
  • il est à cheval sur deux lattes.

Et là, paf, super schéma.

Intéressons nous à un spaghetti en particulier. Re-schéma, quelle opulence.


On représente notre spaghetti par un segment `AB` de centre `M` et dont l’extrémité la plus proche d’un bord de latte sera le point `A`. On trace la parallèle aux lattes passant par `A`, puis la perpendiculaire à cette droite juste créée passant par `M`. Ces deux dernières droites s’intersectent en un point `H`, formant ainsi un triangle `AHM` rectangle en `H`. On définit aussi le point `O`, intersection de la droite `(HM)` avec la frontière de latte concernée (ici, `O` est entre `H` et `M` car le spaghetti est sur deux lattes, ce n’est pas le cas s’il n’est que sur une seule latte).

On se rend alors compte qu’il y a besoin de seulement deux paramètres afin de définir s’il y a intersection ou non entre le spaghetti et la limite de latte :

  • l’angle `theta` formé entre le spaghetti et la latte : en prenant le plus petit angle formé par l’intersection, cette valeur est comprise entre `0` et `pi/2`;
  • la distance `d=OM` entre le milieu du spaghetti et la limite de latte, cette valeur est comprise entre `0` et `l/2`.

Allez, un peu de trigonométrie maintenant pour calculer la longueur `HM`. Un petit coup dans les sinus nous donne `sin theta = (HM)/(AM)`. Avec `AM` étant un demi-spaghetti de longueur `s/2`, on obtient donc `HM=s/2 sin theta`.

On peut maintenant se demander quelles sont les conditions pour avoir une intersection entre le spaghetti et le bord de latte. On observe rapidement qu’il faut `HM>d` et donc `d<s/2 sin theta`. On peut maintenant s’attaquer à lister les cas où il y a intersection.

Et là, on a un souci car il y a beaucoup de cas : toutes les valeurs entre `0` et `pi/2` pour `theta` croisées avec toutes les valeurs entre `0` et `l/2` pour `d`. Pour solutionner ça, faisons simple avec un espace en deux dimensions.

Toutes les solutions possibles sont représentées dans ce rectangle bleu. On a en abscisse l’angle `theta` et en ordonnée la distance `d`. On représente alors les points correspondant à notre inégalité `d<s/2 sin theta`.

La courbe verte foncée est la courbe d’équation `d=s/2 sin theta`. Tous les points résolvant l’inégalité sont représentés en vert, sous la courbe précédemment tracée. On en déduit donc que la probabilité qu’un spaghetti tombe à cheval sur deux lattes est égale à la probabilité qu’un point pris au hasard dans notre rectangle soit vert et ça, on sait calculer : il suffit d’avoir le rapport entre l’aire verte et l’aire totale.

L’aire totale, c’est très simple vu qu’il s’agit de l’aire d’un rectangle : `A=l/2xxpi/2`.  Un petit peu plus compliqué pour l’aire verte, vu qu’il faut passer par une intégrale : `A_(vert)=int_0^(pi/2) s/2 sin theta d theta`. Ça se calcule fort heureusement très vite : `A_(vert)=s/2 int_0^(pi/2) sin theta d theta` et `int_0^(pi/2) sin theta d theta=1`, d’où `A_(vert)=s/2`.

On obtient donc notre probabilité tant recherchée : `P=A_(vert)/A=(s/2)/(l/2xxpi/2)`. Ce qui nous donne `P=(2s)/(pil)` et donc `pi=(2s)/(Pl)`. Voilà, on a notre formule pour calculer `pi` !

Il n’y a plus qu’à mettre en pratique en utilisant la loi des grands nombres : si on lance un grand nombre de spaghettis, le rapport entre le nombre de spaghettis à cheval sur deux lattes et le nombre total de spaghettis sera proche de `P`, qui est la seule valeur qui nous est inconnue. Le processus pour obtenir notre estimation de `pi` est désormais clair : on lance `n` spaghettis de longueur `s` sur notre parquet dont les lattes sont de largeur `l` et on obtient `x` spaghettis à cheval sur deux lattes, on en déduit alors `pi=(2s)/(x/nl)=(2sn)/(xl)`.

Mise en pratique, donc. Voici notre parquet-carrelage, nous considérerons comme lattes les rangées de carreaux horizontales, de largeur `l=335 mm`.

On se munit d’une dose de spaghettis, de longueur `s=245 mm`.

Et voici le moment tant attendu !

Constatation des dégâts (le lancer s’est fait de la droite vers la gauche de l’image, les bandes de carreaux prises en compte apparaissent ici verticalement).

S’en suit une petite partie de mikado pour décompter les spaghettis sans tout chambouler. Notre petite expérience nous donne `x=39` spaghettis à cheval sur deux bandes, sur un total de `n=79` survivants.

Notre calcul nous donne alors `(2xx245xx79)/(39xx335)=2.963`. OK, c’est pas si loin que ça de `pi`, mais on y est pas encore. Tout simplement parce que :

  • la loi des grands nombres porte bien son nom, il faut des grands nombres que notre petite centaine de spaghettis est loin d’atteindre;
  • le lancer devrait être aléatoire et c’est loin d’être le cas;
  • le hasard du lancer :).

L’expérience est donc à reproduire avec un plus grand nombre de spaghettis mieux lancés. À part si le comptage de spaghettis est votre grande passion dans la vie, il est possible d’utiliser des simulateurs de cette expérience de Buffon : voici par exemple celui du CNRS.

Debug Mode

Debug Mode

Alors, comment est-ce que j’écris ? Déjà, ça se fait de nuit. En disant ça, je me rends compte qu’il y a plein de trucs que je pourrais dire sur le fait que j’aime la nuit et que je vais probablement réserver à un futur post. Dans le cas qui nous concerne ici, ça se résume en tout cas à pas avant minuit. Avec quand même une exception : le post de Noël, où les calculs et la mise en forme ont demandé quelques jours.

Après, il faut du temps. Parce que je mets longtemps à écrire : mon idée est généralement présente rapidement, mais ça me prend un long moment pour la retranscrire en mots, puis encore plus pour peser chaque mot, chaque tournure de phrase (c’est d’ailleurs en partie ce qui fait que m’exprimer à l’oral est une gageure). Il y a aussi le fait que je n’arrive pas à rester un long moment sur la même chose (ça aussi, faudra que j’en reparle) : il faut que je coupe ma rédaction régulièrement pour attirer mon attention sur autre chose, même de manière très brève.

S’en suit une, deux voire bien plus de passes de relecture, toujours à analyser ce que j’écris, à me demander s’il ne faudrait pas le tourner autrement, si ce mot est bien celui qui est le plus adapté. À ce moment-là, la nuit est généralement bien avancée et je commence à douter sur mes capacités cérébrales (encore plus que d’habitude, en tout cas). Du coup, la dernière relecture n’a lieu qu’après avoir dormi, puis la publication suit.

Des publications qui parlent de quoi, du coup ? Regardons le nombre d’articles par catégories : quelle surprise, ce sont les catégories Mathématiques et Astronomie qui arrivent en tête ! En troisième arrive mon cerveau : vaste sujet d’étude s’il en est et ça risque d’être encore plus le cas d’ici quelques temps.

Et tout ça pour qui ? Hé bah, je sais pas 😀 ! Comme pour la grande majorité des trucs persos que je développe, je n’ai pas mis en place de module d’analyse du trafic (pourtant, ça devrait prendre environ trois secondes à faire pour un WordPress). Du coup, je ne sais pas si ce que j’écris est lu ou pas. Je me doute bien que oui (d’ailleurs, tu me lis en ce moment 😉 ) mais je laisse le doute planer.

Ce post est beaucoup trop sérieux et je ne sais pas comment le finir, voici donc un calembour : Saturne, ça t(o)urne (pardon).

Lecture science #2 : The Origin of Species

Lecture science #2 : The Origin of Species

Cette semaine : The Origin of Species de Charles Darwin.

Vu l’âge vénérable de Darwin, l’ouvrage est désormais dans le domaine public. La version que j’ai lue est la sixième et dernière publiée par Darwin et est disponible ici.

Quelques mots quand même pour resituer : dans ce livre, Charles Darwin présente sa théorie de l’évolution des espèces, basée sur le principe de sélection naturelle.

L’ouvrage commence par une présentation de variations pouvant être constatées chez des espèces, qu’elles soient voulues par l’Homme ou survenant naturellement. Après avoir évoqué le concept de lutte pour la vie et de survie du plus adapté (la population suit une augmentation géométrique, rapide, limitant les ressources disponibles), Darwin présente ensuite sa théorie (non, là, je détaille pas, revoyez vos cours de SVT). S’en suit alors durant le reste de l’ouvrage une présentation de divers cas d’observation, où Darwin montre comment sa théorie s’y intègre (par exemple en traitant de l’hybridation, des fossiles…).

Ce qui m’a le plus marqué lors de ma lecture, c’est le raisonnement. Il n’est pas question ici d’une démonstration mathématique, il s’agit d’une étude basée sur des observations. Mais les exemples sont tellement détaillés et nombreux et les arguments sont tellement logiques que le déroulement de la théorie se fait magnifiquement. De plus, s’agissant de la dernière version de son ouvrage, Darwin y répond également aux critiques faites à sa théorie, la renforçant ainsi d’autant plus.

Cependant, une fois la théorie présentée, la longue série d’études de cas peut se révéler rébarbative (d’autant plus qu’elle représente plus de la moitié de l’ouvrage). Notamment pour un non-biologiste, notamment pour un humain du XXIème siècle vivant à une époque où, malgré le fait qu’elle soit encore répudiée par quelques crétins, elle est désormais entrée dans les mœurs et dans les programmes scolaires à partir de l’école primaire.

Cela ne m’empêche pas de vous recommander sa lecture, ne serait-ce que pour apprécier le raisonnement, mais je vous conseillerais peut-être de vous contenter des quatre ou cinq premiers chapitres et du dernier, résumant les différentes études de cas réalisées.

Je finis ce billet avec quelques extraits qui ont retenu mon attention.

I can answer this last question only by supposing that where our oceans now extend they have extended for an enormous period, and where our oscillating continents now stand they have stood since the commencement of the Cambrian system; but that, long before that epoch, the world presented a widely different aspect; and that the older continents, formed of formations older than any known to us, exist now only as remnants in a metamorphosed condition, or lie still buried under the ocean.

On notera que la théorie de dérive des continents n’a été développée qu’à partir du début du XXème siècle; bien vu, donc 🙂 (même si ce n’est qu’à peu près).

Who can explain what is the essence of the attraction of gravity?

Là aussi, Einstein arrivera quelques décennies plus tard.

I see no good reasons why the views given in this volume should shock the religious feelings of any one.

Je sais pas, c’est peut-être parce que tu as dit ça.

The old saying of Vox populi, vox Dei, as every philosopher knows, cannot be trusted in science.

Ou ça.

It makes the works of God a mere mockery and deception.

 

À suivre la semaine prochaine : quelque chose de plus léger, avec l’almanach du ciel 2017 de Ciel & Espace.

Regardez le ciel

Regardez le ciel

(Je mets cette image juste parce qu’elle pète la classe.) De par sa proximité avec la Terre et son importante surface pouvant réfléchir la lumière du Soleil, la Station Spatiale Internationale peut être vue depuis le sol. Pas de jour, bien évidemment, mais pas trop de nuit non plus : quand elle est dans l’ombre de la Terre, l’ISS n’a pas de lumière à réfléchir ^^. Cela donne donc deux créneaux de visibilité possible : en début et en fin de nuit, quand la station voit le Soleil alors que ce dernier, vu du sol, s’est juste couché ou s’apprête à se lever.  Après, selon la position de la Station, sa visibilité et sa trajectoire à un endroit donné varient mais elle peut, dans les meilleurs cas, traverser complètement le ciel en passant à la verticale avec une durée d’observation possible de plus de cinq minutes.

Voici par exemple ci-dessous une succession de clichés que j’ai pris lors d’un passage de l’ISS dans le ciel le 2 décembre dernier. Les différentes images formant la vidéo ont été prises à une seconde d’intervalle; la vidéo correspond donc à une minute de passage (une superposition de ces images est visible ici). De droite à gauche, on aperçoit la Lune, Vénus juste sur sa gauche, Mars plus haute vers le centre de l’image et donc l’ISS, qui apparaît un peu en dessous de la ligne Lune-Vénus et légèrement à gauche de Mars et qui file vers le côté gauche de l’image.

Holà, un peu de calme, je vous entends de là : «Ouais, mais toi tu vis dans un trou paumé, par ici c’est éclairé de partout vu qu’on a l’électricité». Certes, la pollution lumineuse est un gros problème mais ce n’est pas une fatalité : mon lieu d’observation de prédilection, à explorer en dessous, est lui aussi bien doté en éclairage urbain mais on y voit sans problème l’ISS, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne et quelques étoiles malgré les lampadaires.

Certes, c’est moins pratique avec les lumières de Noël, mais ça passe quand même.

Du coup, je ne peux que vous inciter à lever les yeux en l’air de temps en temps (si possible dans un endroit un peu dégagé niveau hauteur de bâtiments) vous trouverez probablement un joli objet à voir. Et pour accompagner ça, quelques jouets.

  • ISS Detector (à télécharger pour Android, il y a sûrement des applis équivalentes sur les autres OS mobiles), une appli qui liste, selon votre position, les passages visibles à venir de l’ISS ainsi que les flash Iridium (du nom d’une constellation de satellites réfléchissant la lumière solaire et produisant, vu de la Terre, des flashs, de durée brève mais très lumineux), avec indication des trajectoires dans le ciel, afin de savoir où regarder.
  • Stellarium, un logiciel de planétarium pour Windows, Mac et Linux permettant d’obtenir une représentation du ciel à n’importe quelle date et depuis n’importe quel endroit de la Terre. Une option permet notamment de définir la pollution lumineuse, ce qui permet d’obtenir une version réaliste du ciel observable.
  • Sky Map (il en existe plein d’autre mais celle-ci est la plus connue car développée à la base par Google), une carte du ciel sur mobile utilisant les capacités gyroscopiques du téléphone pour pouvoir identifier les objets pointés ou guider vers un objet souhaité.
Les grands nombres de l’Astro

Les grands nombres de l’Astro

Au dos des tickets de jeux de grattage est indiqué un tableau des lots à gagner pour ce jeu. Certes, il n’a pas du tout la forme d’un tableau, mais ça permet de calculer des trucs \o/.

Voici donc le tableau des lots du jeu Astro. On peut aisément en déduire le gain moyen : 1,32€. Première remarque : le jeu coûtant 2€, on est content pour la Française des Jeux, qui sait déjà que son lot de tickets lui rapportera près de six millions d’euros. On notera aussi que cette valeur de 1,32€ ne représente rien pour le joueur, qui ne gagnera jamais cette somme. Démonstration :

Voilà, raté. Vous pouvez acheter 2, 10 ou 100 tickets, vous n’atteindrez jamais les 1,32€. Vous avez cependant vos chances avec beaucoup, beaucoup plus de tickets. Ça, c’est la loi des grands nombres qui nous le dit. C’est complètement évident avec un jeu de grattage qui ne permet qu’un nombre limité de tirages (allez-y, achetez tous les tickets existants, je vous regarde) mais c’est tout de suite plus rigolo avec un lancer de dés, par exemple.

Voici une petite expérience : nous allons simuler des lancers de deux dés à six faces équilibrés; le résultat obtenu est donc compris entre 2 et 12.

Voici les résultats d’une simulation de 50 lancers, montrant le nombre de fois où chaque valeur a été obtenue.

D’où l’intérêt de simuler les tirages : si on les fait vraiment, on se fait chier et on est déçu du résultat obtenu au final :D. Car là, on n’obtient rien de cohérent : le 7, qui est censé être la valeur la plus probable, est largement devancé par ses voisins. Au nom de la loi des grands nombres, augmentons notre échantillon pour obtenir quelque chose de plus sympa.

Voilà, avec 500 tirages, c’est déjà mieux. On commence à distinguer notre bien connue courbe en cloche, même si elle est loin d’être parfaite.

Et c’est peut-être ce qui m’émerveille le plus dans l’univers des statistiques et des probabilités, et qui fait qu’elles sont mal comprises : notre cerveau, qui n’est confronté qu’à un faible nombre d’évènements, ne comprend pas le hasard. Voir que même le hasard, qui nous paraît complètement désordonné, peut être défini avec des lois strictes me fascine. Sur la calculatrice que j’utilisais au lycée, il y avait un programme qui simulait des lancers de dés, de pièces ou des tirages de cartes, avec affichage des résultats sous forme graphique avec mise à jour en temps réel au fur et à mesure, selon les tirages obtenus; je pouvais passer de longues minutes à lancer des tirages, à voir des résultats désordonnés au début mais qui finissaient par s’arranger comme il faut au final.

Concernant les jeux de grattage, vous pouvez y voir que l’intérêt d’y jouer est faible vu le gain moyen, ou au contraire penser que la probabilité de gagner n’est pas si mauvaise que ça. Sur ce point, je vous laisse vous faire votre avis ;).

Lecture science #1 : Voyage dans le cosmos – La matière noire

Lecture science #1 : Voyage dans le cosmos – La matière noire

Je sais, comme ça, ça a l’air d’être une foutue résolution de nouvelle année mais en fait non, c’est juste que j’ai reçu quelques bouquins à Noël, que je les ai dévorés (non, pas littéralement) et que je ne suis pas repu (non, toujours pas littéralement; quoique si en fait, mais ça a pas de lien avec les bouquins, là). Du coup, on augmente les doses !

Pour commencer, on va quand même profiter d’être début janvier avec ses multiples lancements de collections chez les marchands de journaux. Entre les DVD historiques et le R2-D2 à monter, il y a forcément ça qui a retenu mon attention.

Déjà, on se calme : oui, il y a la tronche de Hubert Reeves et son nom sur la couverture mais ce n’est pas de lui, il se contente d’une préface et de parrainer la collection. Il s’agit en réalité de l’adaptation française d’une collection espagnole déjà existante.

Ce premier volume traite donc en grande partie de la matière noire. Après un historique allant de Newton à Vera Rubin (le timing est malheureusement parfait), on suit comment les indices sur cette matière impalpable sont collectés, notamment à travers le fond diffus cosmologique, les hypothèses qui en sont déduites avant de faire un détour du côté de la non moins énigmatique énergie noire.

J’ai trouvé cet ouvrage ma foi fort plaisant mais il y a quelque chose qui m’a turlupiné au long de ma lecture : il s’agit certes d’un ouvrage de vulgarisation, mais le niveau est quand même bien plus élevé que la moyenne du genre. Par exemple : quand on aborde la théorie de la relativité d’Einstein, on se contente généralement d’expliquer les principales idées; là, on nous sort une équation ! Personnellement, je trouve ça super passionnant, surtout que le développement qui s’en suit permet d’expliquer mathématiquement comment la théorie d’Einstein sur la gravitation a pu englober celle de Newton. Mais ça peut faire peur ^^ et du coup, je m’imagine mal quelqu’un sans background sur le sujet se plonger là-dedans facilement.

Autre problème, plus mercantile cette fois. Il s’agit d’une collection, dont le fonctionnement est connu : un premier numéro à bas prix et les suivants bien plus chers. Le livre vaut largement ses 4€, mais les volumes suivants seront à 10€ l’unité, ce qui peut déjà commencer à paraître élevé pour des livres d’environ 150 pages. Sans oublier qu’il s’agit d’une collection de 70 volumes et qu’il y a donc probablement meilleurs ouvrages à acquérir pour 700€…

 

À suivre la semaine prochaine : The Origin of Species (hé ouais, je me le fais en VO, même pas peur !) de Charles Darwin, parce qu’il faut bien s’attaquer aux classiques à un moment :).

Rester à la page

Rester à la page

Je me suis décidé à lire un peu plus (voir le prochain post, ça tease dis donc…) et pour cela, il va me falloir des marque-pages ! Oui, parce qu’utiliser un bout de papier qui traîne, ça va bien cinq minutes mais marquer sa progression dans un livre traitant des mystères de l’Univers avec le ticket de caisse du pâté, c’est vraiment triste…

Sauf qu’en cherchant sur les internets s’il existait des modèles sympas, je suis tombé sur un tuto montrant comment plier un marque-page «en coin». Du coup, j’ai eu plein d’idées, ce qui a abouti à ça.

Le problème, c’est pas que j’ai galéré pour créer les modèles. C’est que c’était sa mère difficile, la race de sa grand-mère ! Et du coup, quand il y a quelque chose à faire sur un ordinateur qui me prend la tête, réflexe : est-ce que je peux le faire avec un peu de HTML et JavaScript ? Et la réponse est oui, évidemment :D. Dont acte : le générateur de marque-pages est accessible par ici; pour l’instant, il n’est pas possible de retoucher l’image envoyée, qui est compactée dans le carré disponible.

Une fois le marque-page imprimé, il ne reste plus qu’à le plier. On prend son courage à deux mains et on y va !

On commence par plier le papier en deux afin d’obtenir un carré et en mettant face à soi le côté n’affichant qu’une seule image, image que l’on pointera vers le haut.

On plie à nouveau en deux, en suivant la diagonale horizontale cette fois : on rabat ainsi le coin inférieur du carré sur le coin supérieur.

Dans les deux étapes suivantes, on va se contenter de marquer les plis. Tout d’abord, on va replier les deux pointes du bas vers la pointe du haut.

On déplie puis on les replie, cette fois-ci sur elles-mêmes.

Une fois cela fait, on s’attaque au montage final. En commençant par plier le carré blanc qui apparaît le long de sa diagonale horizontale, révélant ainsi l’image qui se trouve derrière (on oublie pas qu’il y a deux couches de papier).

On rabat enfin nos pointes du bas en suivant les plis marqués : on les remonte pour couvrir la partie blanche puis on plie le bout à l’intérieur de la cavité qui s’est formée.

Une fois nos deux pointes repliées, notre marque-page est prêt \o/ !

Ouais, là ça rend pas très bien parce que mes mains sont pourries, mais ça n’empêche pas d’être paré pour de grandes aventures !

Poitou Fried Chicken

Poitou Fried Chicken

Cuisiner, c’est quelque chose que je pourrais bien aimer, sauf que :

  • ça prend du temps et j’aime pas rester longtemps sur le même truc (pas qu’en cuisine mais pour tout, le problème en cuisinant c’est qu’on peut pas toujours s’interrompre cinq minutes);
  • je suis pas doué de mes 10 doigts;
  • j’ai très mauvais goût, la quantité d’aliments que je peux pas blairer est super longue…

Certes, les pâtes et le riz, c’est super bon mais à la longue, c’est un peu lassant; du coup, j’essaie quand même de trouver des trucs un peu sympa à faire. Comme du poulet croustillant qu’on peut trouver dans une chaîne de restauration rapide originaire du Kentucky. Allez, c’est parti !

Alors, niveau ingrédients :

  • du poulet (no shit !);
  • des corn flakes;
  • un œuf;
  • de la farine;
  • du lait;
  • des épices et des herbes de votre choix.

Pour commencer, le poulet. À couper en aiguillettes (ou à acheter toutes prêtes si vous avez la flemme), si possible pas trop grosses afin de faciliter la cuisson.

On prépare ensuite quatre réceptacles, dans lesquelles vont prendre place :

  • le lait;
  • la farine mélangée avec les épices/herbes (pour ma part, j’ai mis du paprika);
  • l’œuf battu, mélangé, libéré, délivré;
  • les corn flakes concassés.

On place alors nos morceaux de poulet à gauche du lait, de quoi les réceptionner à droite des corn flakes et on les fait voyager en leur faisant visiter chaque étape en profondeur.

Une fois le poulet enrobé, on met le tout dans de l’huile bouillante. On évite de chauffer l’huile à fond, histoire de ne pas brûler nos corn flakes.  Avec nos petites aiguillettes, la cuisson est très rapide.

C’est joli, ça fait des bulles.

On profite du fait d’avoir mis de l’huile sur le feu pour préparer quelques frites en accompagnement. Et on peut compléter le plateau repas avec un muffin et un verre de cola, par exemple (je déconseille la friture pour ceux-là, il y en a déjà assez comme ça) : voilà, de la food un petit peu moins junk et sans avoir à supporter les gosses brailleurs \o/.

Cheeseburger, Islande et oxygène

Cheeseburger, Islande et oxygène

2009. Partie des États-Unis deux ans plus tôt, la crise économique a fait des ravages en Europe. L’Islande est particulièrement touchée : le système bancaire se retrouve à la limite de l’effondrement, l’État islandais lui-même frôle la faillite et la couronne locale s’est fortement écroulée tout au long de l’année 2008. L’une des conséquences de cette situation morose est la décision prise par McDonald’s de fermer tous ses restaurants présents en Islande en 2009. La veille de la fermeture du dernier restaurant, un habitant de l’île, Hjörtur Smárason, décide d’acheter un dernier menu et de le garder en souvenir. Plus de sept ans plus tard, le hamburger et les frites sont toujours là, en train de moisir. Ou pas, justement. Il est même désormais possible de voir le burger en direct sur Internet, filmé par une webcam.

J’ai décidé de reproduire cette expérience à l’occasion de cette nouvelle année qui débute (à la disparition de McDonald’s près, don’t panic). En ce 1er janvier, j’ai donc été récupéré deux cheeseburgers et un cornet de frites : un fort investissement, mais c’est pour la science ! Deux burgers pour tester deux situations différentes.

Le premier est placé dans un récipient clos, comme le burger islandais actuellement

Le second est quand à lui laissé à l’air libre.

Les deux échantillons de test seront conservés à température ambiante, dans une pièce non chauffée en hiver et non ventilée en été (oui, j’ai pas que du temps à perdre, j’ai aussi de la place :D).

Je ferais un point ici-même de temps en temps pour faire le point sur l’évolution de la situation de cette junk food :).