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Mois : avril 2017

Lecture science #14 : L’aventure Rosetta – 900 jours sur une comète

Lecture science #14 : L’aventure Rosetta – 900 jours sur une comète

Suite à ma longue virée au pays de la théorie des cordes, j’avais envie d’un peu de calme. Je décida donc de partir à la recherche d’une petite lecture rafraîchissante, pas trop prise de tête. N’ayant rien sous la main, je partis donc à l’exploration dans le magasin culturel le plus proche, où je me dirige vers le petit rayon sciences, coincé entre les essais philosophiques et politiques et les ouvrages historiques. Et là, je l’ai vu.

Les quelques exemplaires présents n’étaient pas placés dans les rayonnages organisés en alcôve mais sur une des tables se situant au milieu de celle-ci, et plutôt bien mis en avant.

Rien que la couverture attire. Je prends un volume en main. Le vernis sélectif et légèrement granuleux appliqué sur la photo donne l’impression de toucher l’objet ; je passe quelques instants à faire courir mes doigts sur les premières et quatrièmes de couvertures. Je me décide enfin à le feuilleter : de magnifiques photos, de grandes infographies, des textes qui font très envie.

Puis je me rappelle être venu chercher une petite lecture. Je me dirige vers le rayonnage après avoir reposé ce bel ouvrage. Sauf qu’il me reste en tête. Mais allons, reste un peu raisonnable, tu pourras le récupérer n’importe quand. Ouais, mais il est là, à portée de main, à portée des yeux. Yeux qui ne peuvent pas transmettre les tranches de livres qu’ils sont en train de parcourir au cerveau, ce dernier pensant à autre chose.

Je suis définitivement bien trop faible par rapport à elle, par rapport à eux. Je me retourne, reprends le volume et quitte le rayon. Un petit détour par le rayon DVD : le documentaire est également disponible, mais j’ai déjà été suffisamment déraisonnable aujourd’hui.

 

Cette semaine : L’aventure Rosetta – 900 jours sur une comète de Cécile Dumas et Jean-Christophe Ribot.

Bon, je vais essayer de pas trop m’emballer, mais je ne peux rien vous promettre. La mission Rosetta est le plus grand accomplissement de l’Humanité. Hmm hmm, j’ai dit il y a deux phrases qu’il fallait que je me calme, dont acte : je modère un peu mes propos et me contente donc de dire que Rosetta est la plus grande mission spatiale depuis Apollo, il y a quasiment un demi-siècle. Au cas où il y en aurait qui ne connaîtraient pas la mission : déjà, sérieusement ? Puis, mais dans quelle putain de grotte vous avez vécu ces dernières années ?? Et enfin, la mission Rosetta est une mission spatiale de l’ESA, l’agence spatiale européenne, dont le but est d’étudier une comète, l’heureuse élue portant le doux nom de 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, abrégé en 67P ou Tchouri (ou Tchoury dans l’ouvrage). La mission consiste en l’envoi d’une sonde, Rosetta, qui a pour but de se mettre en orbite autour de la comète afin de l’étudier. Le point d’orgue de la mission est le largage par Rosetta d’un atterrisseur, Philae, sur la comète afin de pouvoir l’étudier in situ, ce qui constitue accessoirement le premier atterrissage en douceur sur une comète.

Comme avec Hubble, l’ouvrage s’ouvre avec le lancement, début 2004, après quelques perturbations. Puis, après quelques explications sur les origines de la mission et sur les comètes, on suit rapidement les premières années de Rosetta, vagabondant dans le système solaire à la recherche de vitesse que lui apportent le Terre et Mars et jetant un œil à quelques astéroïdes de passage, jusqu’à sa mise en hibernation en 2011.

L’épopée reprend en 2014 avec le réveil de la sonde. 67P s’approche et il ne reste alors plus que quelques mois de voyage. Un point lumineux apparaît sur les capteurs de Rosetta, point qui s’agrandira petit à petit au cours de l’été pour révéler un curieux objet à deux lobes.

Une fois Rosetta en place, c’est au tour de Philae d’attirer les projecteurs. Le 12 novembre 2014, Rosetta largue son petit compagnon, qui se laisse tomber vers la comète. Sept heures plus tard, le signal annonçant que Philae a atteint la comète arrive sur Terre. S’en suit cependant un double rebond pour l’atterrisseur, qui n’a pas pu s’agripper à la surface et se retrouve alors dans une zone plus escarpée que prévu et hors de vue de Rosetta. Ne pouvant pas recharger ses batteries, Philae va tout de même enchaîner les expériences pendant trois jours, en transmettant ses résultats à Rosetta, avant de finalement s’endormir.

Cela ne marque pas la fin de la mission, bien au contraire. Rosetta poursuit ses explorations à distance plus ou moins raisonnable de la comète. D’autant plus que Tchouri arrive au plus près du Soleil et dévoile ainsi sa chevelure. Pendant deux ans, Rosetta va ainsi observer la comète sous toutes les coutures, récupérer les poussières qu’elle émet, analyser les molécules qui en proviennent…

Toutes ces données arrivent sur Terre, où les chercheurs vont trouver notamment des molécules inattendues. De quoi élaborer et enrichir des théories sur l’apparition de la vie sur notre planète.

Mais 67P poursuit son parcours sur son orbite, qui l’emmène désormais de plus en plus loin du Soleil. L’énergie s’apprête à manquer pour Rosetta, pour qui il est temps de dire au revoir. Mais pas avant deux dernières fulgurances. La première est le fait d’enfin retrouver Philae à la surface, à quelques jours de la fin de la mission et à quelques pixels du bord de la photo décisive. La seconde est le plongeon final : le 30 septembre 2016, Rosetta se dirige à son tour vers la comète, permettant ainsi d’ultimes mesures et photographies au plus près de la surface.

 

Me concernant, ma relation avec Rosetta date de début 2014 avec son réveil, même s’il est fort probable que j’en ai déjà entendu parler avant. Mon enthousiasme augmente avec la résolution des clichés de la comète nous parvenant. Avec bien évidemment le premier choc marquant : sur tous les objets qui voyagent dans le système solaire, il a fallu qu’on tombe sur un en forme de canard !

12 novembre 2014. C’est un mercredi et, comme chaque mercredi, je passe une partie de l’après-midi chez ma grand-mère. Mais cette fois-ci, j’ai pris mon ordinateur portable avec moi pour suivre l’évènement. Quelques instants après 17 heures, sur le flux vidéo diffusé par l’ESA, les gens sautent de joie et se congratulent : ils l’ont fait. Une petite larme de joie me monte aux yeux.

S’en suivent trois jours hors du temps, à suivre les péripéties d’un petit robot juché sur un caillou se baladant dans l’espace interplanétaire. Trois jours pendant lesquels je n’ai que ça en tête et où j’ai l’impression que le monde n’a que ça en tête. Je sais bien que ce n’est pas le cas mais voir des représentations de Philae en homepage des sites d’info me fait me dire que finalement, les êtres humains ne sont pas si déprimants après tout.

Le pic de la mission est passé mais le voyage de Rosetta continue, avec notamment le passage de 67P à son périhélie. Fort heureusement, l’ESA communique régulièrement sur la mission, histoire d’entretenir continuellement l’intérêt, ce qui marche complètement sur moi.

Début 2016. Alors qu’il est maintenant commun de prendre régulièrement des nouvelles de Rosetta et de Tchouri, je croise la route de Manon Charles. En plus de se hyper mutuellement sur la mission (comme s’il y avait besoin 😀 ), elle me fait découvrir tout le merchandising disponible. Et vu que je suis quelqu’un de faible, je craque, beaucoup. Du coup, maintenant, je suis pauvre mais je suis content ; merci Manon :).

Et alors que tout se déroulait tranquillement, l’ESA annonce la fin de la mission, avec le dernier voyage de Rosetta vers la surface de la comète. Après une grosse bouffée de tristesse, je m’auto-console, comme un parent le ferait quand il annonce à son enfant qu’il doit faire piquer le chien de la famille : c’est pour son bien, il ira mieux après… La nuit du 29 au 30 septembre, je ne dors pas. Je ne peux pas, je ne veux pas. La fatigue me fera tout de même somnoler une heure durant la matinée mais pas de quoi manquer le bouquet final, les photos de plus en plus proches de la surface qui arrivent au fur et à mesure, puis cet affreusement long plan silencieux sur le moniteur montrant le signal nous parvenant de Rosetta, tel un encéphalogramme, et qui finit finalement par disparaître. Cette fois, la larme est de tristesse mais elle s’estompe rapidement, en repensant à cette merveilleuse aventure.

 

Cet ouvrage est le prolongement d’un documentaire d’Arte, L’Odyssée Rosetta, diffusé il y a un mois sur la chaîne franco-allemande et réalisé par les mêmes auteurs que le livre. Ce docu avait connu une version courte qui contait l’historique de la mission jusqu’à l’atterrissage de Philae. Le livre comme le documentaire final vont cependant jusqu’au bout de la mission, avec également la présentation des premiers résultats scientifiques obtenus à partir des éléments envoyés par Rosetta. Le documentaire est visiblement toujours disponible sur le mini-site consacré à la mission sur le site d’Arte. Il est également disponible en DVD et il est pas impossible que j’en reparle prochainement.

 

67P/Tchourioumov-Guérassimenko poursuit quand à elle son voyage elliptique autour du Soleil, dont elle s’éloigne actuellement, avec désormais deux petits voyageurs à bord. Elle devrait à nouveau s’approcher du Soleil fin 2021-début 2022. Si les conditions d’observations sont favorables, mon télescope actuel pourrait me permettre d’observer de mes propres yeux un petit point lumineux qui aura été, est et sera pour toujours source d’émerveillement. (Même si en vrai, j’espère que j’aurai un vaisseau pour aller la voir de plus près ^^.)

 

À suivre la semaine prochaine : The Simpsons and their mathematical secrets de Simon Singh.

Lecture science #13 : L’Univers élégant

Lecture science #13 : L’Univers élégant

Cette semaine : L’Univers élégant de Brian Greene

Cette fois-ci, on rentre dans le dur : les petits machins rigolos comme la relativité générale ou la mécanique quantique, c’est cool pour les gamins mais maintenant, il est tant de voir des trucs plus évolués en s’attaquant à la théorie des cordes.

Petit point historique : le début du XXème siècle a vu émerger deux grandes théories, la relativité générale de Bébert traite de la gravitation s’exerçant sur des objets massifs et la mécanique quantique, s’intéressant aux minuscules particules élémentaires. Ces deux théories pètent la classe dans leurs domaines respectifs mais il y a un tout petit problème : elles sont incompatibles. Ça n’est pas gênant en temps normal, vu qu’elles s’appliquent le plus souvent dans des situations distinctes, mais ce n’est pas toujours le cas. Quand on veut étudier des objets à la fois très massifs et très petits, il faudrait utiliser les deux.

C’est là qu’arrive la théorie des cordes : les particules élémentaires y sont représentées par de petites cordes vibrantes, au lieu des habituels corpuscules ponctuels, la façon dont vibre la corde déterminant les caractéristiques de la particule en question. Cette extension dimensionnelle des particules ponctuelles va alors permettre de résoudre les conflits entre relativité générale et mécanique quantique.

L’ouvrage de Brian Greene se présente ainsi comme une vulgarisation de cette nouvelle théorie. Après un rappel historique, avec la présentation de la relativité et de la physique quantique, on explore l’historique de la théorie des cordes et des conséquences que la théorie implique (unification des forces, dimensions supplémentaires…) avant de voir comment elle pourrait nous permettre de mieux comprendre les trous noirs ou le Big Bang.

Même s’il s’agit d’un ouvrage de vulgarisation, le niveau est quand même bien plus élevé que les ouvrages précédemment évoqués dans ces recoins, la théorie des cordes étant tout de même très mathématique et abstraite (qui plus est pour une théorie physique) : pas évident de s’imaginer dans un espace à 11 dimensions, dont plusieurs sont enroulées ^^. Pour avoir quelque chose de plus digeste, il y a la version série documentaire : trois épisodes d’une quarantaine de minutes, toujours avec Brian Greene, qui ont été diffusés sur Arte en 2006 sous le nom Ce qu’Einstein ne savait pas encore et désormais disponible en DVD avec une autre série de Greene, La magie du cosmos. Elle entre bien évidemment moins dans le détail que le livre mais, sortie quelques années après celui-ci, présente quelques évolutions supplémentaires.

 

À suivre la semaine prochaine : L’aventure Rosetta – 900 jours sur une comète de Cécile Dumas et Jean-Christophe Ribot.

Prendre rendez-vous

Prendre rendez-vous

Je suis en ce moment en pleine période de contrôle technique de ma voiture. Déjà, ça me casse les bonbons parce que je m’en fiche complètement des bagnoles et, vu que la mienne est bien pourrie, ça fait une bonne liste de réparations qui viennent irriter le compte en banque. Mais surtout, il faut prendre des rendez-vous pour faire réparer tout ça. Et là, vous vous dites : «Hé bah, c’est quoi le problème ?». Ha ha, lucky you 😅.

Mise en situation : j’ai divers trucs à faire corriger sur un phare. Il se trouve qu’il y a un garage pas loin de chez moi et quand je dis pas loin, en vrai, c’est à deux minutes à pied de mon canapé. Vu la situation, le plan a l’air simple : je vais jusqu’au garage, je demande ce qu’il y a à faire sur la voiture et on fixe un rendez-vous pour réparer tout ça. Sauf que… Si je vais voir le garagiste, je risque fort de le DÉRANGER. Qu’il soit en pleine réparation, au téléphone, dans de la paperasse ou juste en train de parler avec quelqu’un, il est fort probable que je l’interrompe alors qu’il est en train de faire quelque chose. Et là, mon cerveau dit non, je peux pas gêner quelqu’un, même si c’est son boulot, même s’il a l’habitude et que ça lui arrive des dizaines de fois par jour. Et vu que je commence à pas aller très bien, annulation de la mission visite au garage. Du coup, je vais dans une plus grosse enseigne, au moins il y a des gens qui sont à la réception, juste pour ça. Sauf que là, ils sont en train de discuter entre eux, donc je poireaute en attendant qu’il y en ait un qui me remarque, je vais quand même pas les déragner dans leur papotage.

Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que pas du tout fortuite, c’est ce qui m’est arrivé hier. Fort heureusement pour moi, il existe quelque chose de merveilleux qui m’aide beaucoup : Internet. Il n’est pas question ici de l’accès quasi-illimité à de la connaissance ou de la pornographie que permet l’outil mais de la possibilité de prendre des rendez-vous en ligne. On choisit un créneau et on a plus qu’à se pointer à l’heure prévue, où on ne dérange pas vu qu’il est prévu qu’on vienne. Ça simplifie les choses, même si après, il faut quand même que je parle à au moins une personne une fois sur place et ça, c’est un autre problème…

Burger 2017 : trois mois

Burger 2017 : trois mois

Un trimestre de passé dans cette année, c’est le moment de faire le point sur l’expérience burger.

Previously :

Deux mois plus tard, rien à signaler du côté du burger à l’air libre. Il n’a pas l’air visuellement plus abîmé, même pas plus asséché, et il y a toujours l’odeur.

Celui sous cloche a cependant plus morflé : les quelques traces blanches repérées il y a deux mois se sont bien étendues et quelques frites ont commencé à prendre une teinte bleutée.

À suivre… (et bon appétit, bien sûr)