Mesdames et mesdemoiselles les scientifiques

Mesdames et mesdemoiselles les scientifiques

Aujourd’hui 8 mars, comme chaque année, c’est la Journée internationale des droits des femmes, rapidement approximée en Journée de la femme et misérablement utilisée par des commerçants véreux pour se faire du pognon sur le dos de la moitié de la population dont une grande partie souffre de discriminations stupides uniquement dues à leur vingt-troisième paire de chromosomes : cette journée est faite pour combattre ces discriminations, pas les exploiter, merde ! Mais même s’il y aurait de quoi, je ne vais pas m’énerver sur ça, beaucoup feront cela mieux que je ne le pourrais aujourd’hui. En jetant un œil au titre et aux catégories de ce billet, on peut voir qu’on va maintenant parler de sciences.

Quiconque s’intéresse à l’histoire des sciences constatera rapidement le faible nombre de femmes présentes. En effet, jusqu’à récemment, de nombreux débouchés leur étaient injustement bouchés. Et je n’utilise pas le terme récemment pour faire genre : à l’occasion, jetez un œil à L’espace sans gravité de Florence Porcel, où sont exposés différents cas de discriminations sur le genre pratiquées au cours de la conquête spatiale, à la fois chez les soviétiques et les américains; c’était il y a quarante ans, pas cent.

Mais maintenant, chacun peut suivre les filières qu’il ou qu’elle veut, donc tout va bien, non ? Bah non, justement.

Collège François Rabelais, 2005. Je suis en 3ème, au moment où on choisit son orientation. Pour ma part, le choix est vite fait : je pars vers la voie S, dans un lycée qui accueille quasi exclusivement des filières scientifiques et technologiques. Et la toute première remarque que l’on me fait une fois mon choix connu, c’est «Hé bah, tu croiseras pas beaucoup de filles là bas». Sur le coup, je n’ai pas compris pourquoi mais à la rentrée en seconde, je n’ai pu que constater qu’effectivement, le lycée était à dominante masculine. Ce phénomène s’est poursuivi en prépa et en fac d’info, toujours sans en comprendre la raison. Non seulement sur les bancs, mais aussi au tableau : hors SVT, je n’ai croisé au cours de ma scolarité, concernant les matières scientifiques, qu’une prof de physique en MP, une colleuse de maths vue une seule fois et une prof en informatique à l’université.

Fatalement, ça se poursuit dans le domaine professionnel. Dans mon ancienne boîte, sur la dizaine de personnes présentes dans les bureaux, une seule femme, s’occupant de la vente et de la communication. Et sur la demi-douzaine de personnes croisées lors d’entretiens passés récemment, encore une seule femme et toujours pas à un poste «scientifique» mais en RH.

Malgré tout ça, mon opinion n’a pas changé depuis le collège : je ne comprends toujours pas. Je n’ai jamais vu et je verrai jamais la science comme étant genrée, je ne peux pas m’imaginer que les théories et le raisonnement scientifique intéresse moins les jeunes filles que les jeunes garçons. Bon, en vrai, je me doute bien : une forte dominante mâle repousse les filles, ce qui fait que ces dames restent en minorité et ainsi de suite… C’est quand même dommage de devoir le préciser, mais ça serait tellement mieux que quiconque puisse suivre sa vocation au lieu de se freiner par crainte de ne pas être à sa place, de se dire «c’est pas fait pour moi» à cause de préjugés stupides et de quelques connards qui continuent à traîner.

Et si tous les clichés à la con de ce genre pouvaient disparaître, notre monde serait quand même vachement plus sympa.

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