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Mois : novembre 2016

Premiers pas en astrophotographie

Premiers pas en astrophotographie

Observer des objets célestes avec un télescope, c’est cool. Mais une fois que c’est fait, on aimerait bien pouvoir garder un souvenir et donc prendre quelques clichés. Idéalement sans dépenser quelques centaines d’euros dans un bon appareil photo et par conséquent en se contentant d’un smartphone. Après avoir essayé de maintenir l’objectif du téléphone au dessus de l’oculaire puis eu confirmation que mes mains étaient inopérantes, un petit tour sur Amazon s’impose pour récupérer un adaptateur smartphone-oculaire.

img_20161123_034152

Une fois tout ça en place, on peut s’amuser. Avec quelques limitations tout de même : celles du télescope, évidemment, puis celles du capteur photo du téléphone : un petit objet lumineux vu dans l’oculaire donnera une tâche lumineuse sur l’écran.

Du coup, on commence par la Lune. Ce que j’ai fait, en prenant quelques (centaines de) clichés. Puis on tente des trucs.

Mosaïque lunaire

Jusque là, la focale de notre oculaire (20 mm dans mon cas) permettait d’avoir la Lune en entier en sortie. On peut grossir l’image en prenant un oculaire avec une plus courte focale, mais du coup on ne photographie qu’une partie de la surface lunaire à chaque cliché. Qu’à cela ne tienne, ça donne l’occasion de réaliser une mosaïque !

Quitte à réduire la focale, on y a fort en passant à 4 mm. Et ça donne ça.
img_20161119_031659Ouais, mon adaptateur, il aide mais ça fait quand même un peu bricolage et si j’essaie de superposer des images du genre, le résultat risque d’être un peu sombre. Heureusement, ImageMagick est là et en une ligne de commande, on découpe tout ça. Un coup de

mogrify -crop 2350x2350+926+1474 *.jpg && for f in *.jpg; do convert -size 2350x2350 xc:none -fill $f -draw "circle 1175,1175 1175,1" $f.png; done

et voilà le résultat.

1_img_20161119_031659-jpgMaintenant, on a un paquet de morceaux de surface lunaire, yapluka assembler tout ça. Je pourrais faire ça à la main mais mes doigts n’ont pas gagné en dextérité entretemps et surtout, il y a des logiciels qui font ça (presque) très bien. On obtient ainsi une bande de Lune :

2_stitch
Puis la Lune en entier.
mosaic_small

Filé d’étoiles

En observant avec cet oculaire à courte focale, on constate très facilement le déplacement de la voûte céleste : on vise le côté gauche de la Lune avec le télescope, on fixe le tout et une grosse minute plus tard, on se retrouve de l’autre côté de la surface. Et forcément, ça donne envie de réaliser un filé d’étoiles.

Mais pour ça, il faut un long temps de pose et de base, mon téléphone fait pas. J’ai déniché sur le Play Store l’application Camera FV-5, qui permet de nombreux réglages dont celui du temps de pose, réglable jusqu’à 60 secondes. Trop peu pour observer de longs fils mais il suffit d’en faire plusieurs à la suite et de les combiner ensuite.

On range le télescope et on place cette fois-ci le téléphone sur un petit trépied. Première cible : la constellation d’Orion. On pose le trépied sur un support de choix (le toit de ma voiture) et on déclenche les prises de vue avec une télécommande Bluetooth (hors de question de tapoter sur l’écran, ça ferait bouger l’ensemble) à la chaîne pendant un quart d’heure. Une fois toutes les images récupérées, on combine le tout avec StarMax et on obtient ça.

orionOn reconnaît bien Orion avec les trois étoiles de sa ceinture, les deux épaules et les deux pieds. On voit également quelques étoiles qui se tapent l’incruste, notamment Procyon et Sirius, bien lumineuses respectivement à gauche et en bas sur l’image. Et le trou dans les fils, c’est une photo bousillée par les phares d’une voiture qui est passée durant la pose d’un cliché.

Vu que ça a bien marché, on recommence. Histoire de pas trop me les geler, je décide de poser le téléphone sur le rebord de la fenêtre de ma chambre. Les étoiles sont moins lumineuses de ce côté mais ça pose pas de problème : je prends des clichés jusqu’à mon téléphone se plaigne de ne plus avoir de batterie, on combine tout ça et voilà.

proc2Et là, la question est : mais putain, qu’est ce que j’ai chopé ? Toi aussi, viens participer à l’enquête et gagne de magnifiques lots comme toute ma gratitude ou mon respect éternel. Quelques indices :

  • les clichés ont été pris le 22 novembre 2016 de 3h à 3h30 CET à Dissay, France, Terre;
  • ma chambre donne vers le nord-ouest, mais j’ai orienté mon téléphone davantage vers le nord;
  • j’ai penché mon téléphone le plus possible vers le haut sur son trépied mais du coup, celui-ci n’était plus «à l’horizontal» (mains pourries, toussa toussa);
  • le point le plus lumineux sur la droite de l’image serait-il l’étoile Polaire ou une poussière sur l’objectif ?
Sondons les sondages

Sondons les sondages

Suite à l’Election Day 2016 de mardi dernier, 306 grands électeurs favorables à Donald Drumpf ont été désignés pour le Collège électoral des États-Unis, à l’encontre de ce que prévoyaient les sondages, devant ainsi lui permettre de remporter l’élection présidentielle états-unienne le 19 décembre prochain. Je ne m’attarderai pas ici sur le fait qu’un mégalomane raciste, sexiste, xénophobe et sûrement beaucoup d’autres termes en -phobe prenne la tête de l’actuelle première puissance mondiale, mais plutôt sur les dits sondages.

Avec le référendum britannique sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, on a eu droit en quelques mois à deux scrutins dont l’issue n’a pas été identifiée par les sondages. Ce qui a engendré son lot de remarques désobligeantes sur les sondages qui brisent mon petit cœur de quelqu’un ayant failli faire carrière dans la statistique. Alors, histoire de conjurer un peu tout ça, d’évacuer le râlage et de parler un peu de maths, on va évoquer les sondages.

Petite définition pour commencer : un sondage est l’évaluation d’une propriété d’une population par l’étude d’un échantillon de cette population. On peut ainsi estimer le poids moyen d’une fraise, les intentions de vote d’un électorat humain ou la taille des girafes par exemple. Après avoir mesuré la valeur voulue sur les individus de l’échantillon, on peut, si notre échantillon est suffisamment grand, appliquer le théorème central limite à la variable étudiée. Peut alors s’appliquer à notre variable la loi normale, de densité de probabilité `1/(sigmasqrt(2pi))e^(-1/2 ((x-mu)/sigma)^2)` mieux connue sous le terme de courbe en cloche.

 

cloche

Cependant, tout ça, c’est en théorie et comme chacun le sait, la théorie est le pays où tout se passe bien. Dans notre monde réel de la réalité véritable, il va y avoir quelques problèmes avec la constitution de l’échantillon.

Premier problème : il faut que notre échantillon représente correctement l’ensemble de la population. Si vous achetez un tonneau de fraises et mesurez le poids de toutes celles au sommet de la pile, vous risquez de vous retrouver avec des fraises qui ont pourri au soleil et ont pu voir leur masse altérée. Et pour les humains, il faut que les caractéristiques démographiques de la population étudiée et de l’échantillon soient les mêmes : difficile d’analyser les opinions de l’ensemble de la population en se contentant de faire le tour des maisons de retraite.

Ce problème se règle en faisant gaffe à la constitution de l’échantillon. Dans les études biologiques, on va ainsi faire attention à ne pas choisir des individus manifestement difformes. Pour les humains, il faut s’assurer que les différentes catégories démographiques soient correctement représentées, avec un échantillon suffisamment important pour chacune de ces catégories. Et il ne faut pas oublier qu’on peut ne pas avoir de chance : par exemple, en étudiant un fait (une maladie par exemple) touchant en réalité 1% d’une population de 10000 individus mais en tirant un échantillon de 100 individus contenant tous les éléments concernés, on risque de surestimer la proportion d’individus atteints…

Concernant les sondages d’opinion, il y a un autre problème : les individus étudiés sont des humains. Et les humains ont de sales manies : ils changent d’avis, ils mentent, ils sont couards, timides, feignants… Le changement d’avis est bien normal, notamment au cours d’une campagne électorale et c’est précisément ce que cherchent à évaluer les différentes successions de sondage. Mais le reste va fortement compliquer la tâche des sondeurs. Comment s’assurer qu’un individu ne mente pas délibérément ? Ou qu’il n’ose pas révéler son opinion ? Ainsi, un sondeur états-unien a indiqué obtenir de meilleurs scores pour Drumpf lorsque les sondés avaient affaire à un répondeur plutôt qu’à un humain1. On peut aussi imaginer un cas extrême où un candidat à une élection demande explicitement à ses partisans de ne pas répondre aux sondages : comment ces sondages pourraient-ils alors estimer les intentions de vote pour ce candidat ?

Encore un problème concernant les humains, cette fois-ci ceux qui les publient et ceux qui les lisent : en avoir rien à battre de ce que donne la loi normale. La loi normale ne donne pas une valeur précise et absolue mais une densité de probabilité et ne permet donc que de définir un intervalle de valeur dans lequel la valeur recherchée a X% de chances de se trouver.

On va ici se concentrer sur les sondages d’opinion, avec un résultat obtenu qui est un pourcentage `p`. Les bornes de l’intervalle de confiance à 95% (l’intervalle dans lequel la valeur recherchée a 95% d’être) sont approximativement de `p+-2es`, avec `es` désignant l’erreur standard et valant `es=sqrt((p(1-p))/(n-1))`, `n` étant la taille de notre échantillon. Illustration par l’exemple : un sondage sur 1000 individus donne une intention de vote pour un machin quelconque de `p=48%`. On obtient `es=sqrt((0.48xx0.52)/999)=1.58%`, ce qui nous permet d’affirmer que le pourcentage réel a 95% de se trouver entre 44,84% et 51,16%. Pour son adversaire, sondé à `q=52%`, cet intervalle va de 48,84% à 55,16%. J’espère que cet exemple suffit à montrer que quelques points d’écart dans un sondage ne suffisent pas à déterminer à coup sûr un favori pour une élection… D’autant que la courbe en cloche a une queue très fine mais très longue : le seul intervalle de confiance à 100% est `[-oo, +oo]` (dans les limites physiques de ce que l’on mesure; une taille ou une masse ne seront jamais négatives et des intentions de vote seront toujours entre 0% et 100%); par définition, notre valeur recherchée a 5% de chances de se trouver hors de l’intervalle de confiance à 95%…

Je profite de parler de statistiques pour parler d’un document fort sympathique traitant du sujet : Statistiques pour statophobes, de Denis Poinsot, docteur en biologie ayant été contraint d’enseigner les biostatistiques à des étudiants et qui en a profité pour rédiger un ouvrage expliquant le fonctionnement des statistiques sans trop de mathématiques et que je vous conseille fortement :).

1FiveThirtyEight – The Polls Missed Trump. We Asked Pollsters Why. : «James Lee of Susquehanna Polling & Research Inc. said his firm combined live-interview and automated-dialer calls, and Trump did better when voters were sharing their voting intention with a recorded voice rather than a live one.»

Fouillons les étagères

Fouillons les étagères

Je viens de modifier l’agencement et le nombre de quasi-cubes qui me servent d’étagères pour ranger quelques trucs que j’aime bien, du coup j’en profite pour faire le tour de tout ça.

Amis amoureux de la symétrie, ignorez le bloc en bas à gauche.
Amis amoureux de la symétrie, ignorez le bloc en bas à gauche.

Vu que c’est juste réorganisé, tout est encore bien rangé; on va donc pouvoir visiter en suivant les thématiques, de haut en bas.

Jeux vidéo

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Un coin plutôt réduit finalement, parce que je joue pas tant que ça; je me faisais la remarque en rangeant que j’avais plus de jeux dématérialisés, plus courts, que de jeux physiques.

Il n’y a ici que les jeux tournant sur les consoles branchées sur ma télé située juste à côté (Wii U, Xbox One, PS3), le reste est stocké à l’étage. De quoi me faire passer pour un fanboy Nintendo :D. Les bouquins à gauche ne font que renforcer l’impresssion, avec L’Histoire de Nintendo par Florent Gorges ou L’Histoire de Mario Kart par Florent Gorges. De l’autre côté, on retrouve quelques DVD parlant du sujet, avec notamment Les Oubliés de la Playhistoire, par Florent Gorges.

Au dessus et sur les côtés plus bas, de la déco. Quand on a de la famille qui sait que tu aimes les jeux vidéo mais qui ne veut pas trop dépenser quand il faut acheter des cadeaux, des figurines Mario se trouvent un peu partout ^^’.

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Celui là est sympa, quand même :).

Sciences

Avant, je mêlais ça aux autres bouquins mais là, ça commence à prendre du volume et ce n’est probablement qu’un début. Du coup, indépendance. Il manque aussi pas mal de livres de mathématiques, laissés à l’étage parce qu’ils ne logeraient pas ici.

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Focus sur deux items.

The Simpsons and Their Mathematical Secrets, par Simon Singh : un décryptage des références mathématiques présentes dans Les Simpson et Futurama, parce que pas mal des auteurs de ces séries sont diplômés en mathématiques et forcément, ils en ont mis partout :).

La Magie du Cosmos, une série documentaire de Brian Greene. Mais en fait, c’est par pour cette série (qui est très bien, au demeurant) que j’en parle mais pour celle présente en bonus sur les DVD : L’Univers Élégant, diffusée sur Arte en 2006 sous le nom Ce qu’Einstein ne savait pas encore.  Une des premières choses que j’ai faites quand j’ai eu accès à Internet chez moi a été de retrouver cette série pour m’en faire un CD (oui, un CD, imaginez la qualité d’image du truc). Je suis d’ailleurs à peu près sûr que je dois toujours avoir ce CD dans un carton.

DVD

Transition Man : parlons de DVD.

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Un peu d’animation pour commencer, avec notamment l’intégrale de Futurama. À l’heure actuelle : tant qu’il y a de la vie, l’espoir fait vivre

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La suite montre à quel point j’ai pu être influencé par une certaine chaîne de télévision.  Mais il y a surtout pas mal de séries découvertes sur Nolife.

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Et un coin spécial dédié à un petit jeune qui débute, agrémenté d’une dose de formiate d’éthyle.

Livres

Last but not least at all, ces bons vieux bouquins. Je me dois d’admettre que j’aime beaucoup l’objet livre : j’ai récupéré un Kindle il y a plus d’un an mais je n’ai jamais réussi à m’y mettre, je préfère me trimballer un gros pavé :).

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On commence avec de la BD. J’ai été élevé avec Le Journal de Mickey, que ma grand-mère m’achetait chaque mercredi pendant très longtemps, mais j’ai plus été marqué par les histoires de Picsou dans les Picsou Magazine que je prenais de temps en temps. Notamment La Jeunesse de Picsou, présente ici dans une belle édition et qu’il faudra que je complète avec la suite des histoires de Don Rosa.

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Astérix aussi, c’est une histoire de jeunesse. Mon oncle a la collection complète, du coup je me les suis tous fait au fil de mes visites. J’ai décidé de me faire ma propre bibliothèque gauloise il y a quelques temps, je m’en prends un de temps en temps depuis.

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Pour le reste, c’est comme pour l’étage supérieur, on sent l’influence nolifienne. Avec quand même une pièce que vous ne possédez pas : L’Heure de l’Euro, publié par le Conseil à l’époque Général de la Vienne à l’occasion du passage à la monnaie unique.

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Du côté des livres sans images, aka la littérature : pas beaucoup parce que j’arrive pas à lire de la fiction :/.  Ça fera probablement l’objet d’un futur article (ohh, teasing), je me contenterai donc de ça pour l’instant.

img_20161108_024748Et on finit le tour avec la case des livres divers. Avec notamment trois Nolife Story, pour pouvoir transmettre rapidement la bonne parole en cas de besoin.

 

Voici qui achève le tour de cette pyramide, composée d’une dizaine de cases quand j’ai emménagé il y a 18 mois et qui atteint désormais les 15 emplacements. À ce rythme-là, il va bientôt falloir penser à optimiser la place :).

Mesurer la Lune avec Kepler, Thalès et mon bras

Mesurer la Lune avec Kepler, Thalès et mon bras

La Lune, c’est un gros truc brillant dans le ciel. OK, mais gros comment ? J’irais bien mesurer sur place mais

  • j’ai juste un mètre déroulant de 5 m;
  • il faut quand même se tailler la route.

Mais ça, c’est pas un problème en fait. Faut juste calculer quelques petits trucs avant. Sans oublier que je fais des grosses approximations ;).

Calcul de la période de révolution de la Lune autour de la Terre

Première étape : calculer le temps que met le Lune à faire le tour de la Terre. Si vous avez déjà levé le nez en l’air le soir (si ce n’est pas le cas : sérieusement ?), vous avez déjà vu les différentes phases de la Lune. Ces phases se succèdent tout au long d’un cycle durant environ 29 jours et demi. Cependant, la Lune met moins de temps que ça pour faire le tour de la Terre.

Vous pourriez voir un joli schéma animé si vous utilisiez un navigateur décent. Tant pis pour vous…

Sur ce schéma, on peut voir une nouvelle Lune en `T_0`. En `T_t`, la Lune a fait un tour de Terre mais à cause de la rotation de la Terre autour du Soleil, elle n’a pas retrouvé sa position entre la Terre et le Soleil, ce qu’elle fera en `T_l`. Il s’est donc écoulé 29,5 jours entre `T_0` et `T_l`. Nous allons chercher à calculer la durée `t` écoulée entre `T_0` et `T_t`.

Les angles `alpha` et `theta` présents sur le schéma sont alternes-internes et donc égaux, les droites grises étant parallèles entre elles.
`theta` est parcouru par la Terre en 29,5 jours, sur les 365,25 jours de sa rotation autour du Soleil. On a donc `theta=2pi29.5/365.25`.
`alpha` est parcouru par la Lune entre `T_t` et `T_l`, sur une période de `29.5-t` jours sur les `t` jours de révolution autour de la Terre. On a donc `alpha=2pi(29.5-t)/t`.

Vu que les deux angles sont égaux, on obtient `29.5/365.25=(29.5-t)/t` et il n’y a plus qu’à dérouler le calcul.
`365.25(29.5-t)=29.5t`
`394.75t=365.25xx29.5`
On obtient finalement `t=27.2954` jours. Mais vu qu’ici on aime bien les unités du Système International, on va plutôt écrire `t=27.2954xx86400=2.35832*10^6 s`.

Calcul de la distance Terre-Lune

Deuxième étape : calculer la distance entre la Terre et la Lune. Plus précisément, on va calculer le demi-grand axe de la Lune grâce à une jolie formule appelée troisième loi de Kepler ou loi des périodes. Appliquée au couple Terre-Lune, ça donne `((2pi)/P)^2a^3=G(M_T+M_L)`, avec :

  • `P` la période de révolution de la Lune autour de la Terre (exactement ce qu’on a calculé précédemment, c’est dingue ce que ce post est bien écrit);
  • `a` le demi-grand axe recherché;
  • `G` la constante gravitationnelle;
  • `M_T` la masse de la Terre;
  • `M_L` la masse de la Lune.

En considérant que la masse de la Lune est négligeable par rapport à celle de la Terre, on peut réduire la formule : `((2pi)/t)^2a^3=GM_T`. Ce qui nous donne `a=root(3)((GM_T t^2)/(4pi^2))`.

Pour réaliser le calcul, on va utiliser les valeurs communément admises de `G` et `M_t`, soit :

  • `G=6.674*10^-11 m^3kg^-1s^-2`;
  • `M_T=5.9736*10^24 kg`.

On obtient ainsi `a=3.82963*10^8 m`, soit 382963 km quand on le met en forme pour les humains.

Mesure du diamètre de la Lune

Voici venu non pas le temps des rires et des chants (quoique) mais le moment de la mesure. Après avoir reçu de l’aide de notre vieil ami Kepler, on va maintenant faire appel à un ami encore plus vieux en la personne de Thalès en se mettant dans la configuration suivante.

Hé non, toujours pas. C’est dans votre intérêt d’avoir un navigateur moderne, pourtant…

Vu que ce schéma est trop joli, je vais l’expliquer un peu. En haut à gauche, on peut voir Terre I; nous nous intéresserons ici à son diamètre `L_0L_1`, que nous cherchons à calculer depuis le début de ce post, il serait temps quand même. À droite, c’est l’humain qui écrit ces mots, qui tend un bras de `O` à `R_0`. Le dit bras tient à son extrémité une règle et est levé de manière à ce que l’œil de l’humain, placé en `O` (du mieux possible, vu la souplesse du machin), voit le 0 de la règle aligné avec `L_0` puis observe la marque coïncidant avec le point `L_1`. On peut ainsi mesurer la longueur du segment  `R_0R_1`.

Et c’est là qu’on appelle notre copain le théorème de Thalès. Si on est pas trop maladroit, on peut considérer les droites `L_0L_1` et `R_0R_1` comme étant parallèles, et donc écrire `(R_0R_1)/(L_0L_1)=(OR_0)/(OL_0)`. Ce qui fait que notre diamètre lunaire `d` vaut `d=L_0L_1=(OL_0*R_0R_1)/(OR_0)`.

`OL_0`, c’est la distance Terre-Lune `a` calculée juste au-dessus (décidément, que de logique dans l’organisation de cet article), `R_0R_1` est la mesure `m` effectuée à la règle et `OR_0`, c’est la longueur `b` du bras de votre serviteur. Ce qui donne au final `d=(am)/b`.

Mon bras droit mesure `b=76 cm` (jusqu’au pouce, le reste est replié pour tenir la règle) et me permet d’observer `m=7 mm`. Ce qui donne donc `d=3527.29 km`.

Et sinon, en vrai, ça donne quoi ?

En vrai (c’est à dire avec des mesures réalisés par des gens plus compétents que moi et qui utilisent du vrai matériel), on obtient une mesure du rayon polaire de la Lune de 1736 km, soit un diamètre de 3472 km au niveau des pôles.

Bon, mon estimation est pas si mal. Surtout avec toutes les approximations faites.

  • Pour le calcul des angles `alpha` et `theta`, les orbites ont été considérées comme étant circulaires.
  • Les durées d’une lunaison et d’une année sont elles-même approximées.
  • La masse de la Lune n’est pas si négligeable par rapport à celle de la Terre (en réalité, la masse de la Lune représente 1,23% de celle de la Terre).
  • La distance Terre-Lune lors de la mesure n’est pas celle du demi-grand axe et peut ainsi varier jusqu’à 30000 km selon le moment de la mesure (ainsi, lors de ma mesure, la Lune se trouvait à 402000 km de distance).
  • Thalès n’a pas grand chose à voir avec le théorème de Thalès (désolé de casser un mythe).

Voici ainsi les valeurs communément admises pour certaines données utilisées ou calculées ici.

  • Durée d’une année : `365,256363 j`.
  • Durée d’une lunaison : `29.530589 j`.
  • Durée d’une révolution lunaire : `t=27.321582 j=2.36058*10^6 s`.
  • Demi-grand axe lunaire : `a=3.84399*10^8 m`.

Puis il y a surtout l’imprécision totale de la mesure faite à la règle : une si petite longueur mesurée avec une règle d’une piètre précision, il y a forcément du dégât…

Sauvons du papier, programmons les calculs

Pour finir, voici une petite calculatrice faite maison, afin de calculer le diamètre de la Lune suivant la méthode décrite tout au long de cet article.

Les quatre premiers champs sont des données à renseigner. Par défaut, les valeurs présentes sont celles utilisées dans ce post mais elles peuvent être modifiées librement. Il est également possible de remplir les champs contenant les durées de révolution terrestre ou de lunaison avec les valeurs communément admises, en cliquant sur les boutons correspondants.

Les deux champs suivants concernant `t` et `a`. Le comportement par défaut est de faire le calcul en utilisant les données présentes dans les champs précédents. Mais il est aussi possible, en cochant la case correspondante, d’utiliser la valeur communément admise ou de pouvoir renseigner une valeur personnelle.

Le dernier champ indique enfin le diamètre lunaire, automatiquement calculé suivant les valeurs des autres champs. Have fun :).

Durée d’une révolution terrestre
`P_T=` jours
Durée d’une lunaison
`L=` jours
Longueur de bras
`b=` cm
Mesure apparente de la Lune
`m=` mm
Durée d’une révolution lunaire
`t=(P_T*L)/(P_T+L)=` jours

Demi-grand axe lunaire
`a=root(3)((GM_T t^2)/(4pi^2))=``*10^8` m

Diamètre lunaire
`d=(am)/b=` km
La roulette du savoir

La roulette du savoir

Mon lien hypertexte préféré de tous les Internets, c’est le lien Article au hasard sur Wikipédia. J’ai déjà passé des soirées à cliquer sur ce lien à répétition dans le but de découvrir des articles dans des domaines divers et variés.

Je me lance dans une nouvelle session de découverte et cette fois-ci, je prends quelques notes en relayant ici trois articles découverts par le pouvoir du random.

Kayak-polo

Le water-polo est déjà bien physique; c’est quand même un sport où il est commode de maintenir son adversaire sous l’eau pour pouvoir récupérer le ballon. Maintenant, imaginez ça avec des kayaks et des buts à deux mètres de haut : ça donne le kayak-polo. Le casque semble fortement recommandé.

.fy

Il s’agit d’un domaine de premier niveau néerlandais et fictif, car inventé pour un 1er avril : quelle belle idée :D.

Antrodiaetus pacificus

Une petite bestiole qu’on peut trouver sur la côte pacifique nord-américaine. Mais surtout, elle a l’air trop mignonne <3 !