Browsed by
Mois : mai 2017

Mission CRST

Mission CRST

Voilà une idée que j’avais en tête depuis un long moment, que j’ai développée sur un peu plus d’un an et qui voit finalement le jour aujourd’hui : Mission CRST.

L’idée originale était de présenter diverses curiosités, principalement scientifiques vu mon profil mais pas que. L’écrit aurait été sympa mais je m’imaginais quelque chose de plus évolué, la vidéo est proscrite parce que je supporterais pas de me voir ou de m’entendre, je ne voyais donc pas trop quel format adopter… Jusqu’à ce que je découvre une bibliothèque JavaScript permettant d’animer simplement des éléments HTML : je m’imaginais alors réaliser des animations dans une page web.

Une fois que la faisabilité semblait acquise, le concept global a commencé à germer petit à petit.

  • Le format s’est rapidement dirigé vers du court, environ 2 ou 3 minutes. Déjà parce que j’aime pas tellement les présentations au long court et je leur préfère les prestations plus brèves (citons en exemple La minute du geek). Et aussi pour pas avoir à créer des animations trop complexes. Puis sachant que, de toute façon, je ne pourrais pas être exhaustif sur chaque sujet, l’objectif est alors de titiller la curiosité du spectateur pour l’inciter à aller chercher plus d’informations sur le sujet concerné.
  • L’habillage : bien évidemment, en disant le mot curiosité, ça me fait penser à Curiosity, le rover explorant Mars. Curiosity a donc été le premier nom de code du projet, abrégé en CRST pour des besoins pratiques et qui est finalement resté. J’imaginais alors un rover se déplaçant sur une carte servant de menu pour accéder aux divers épisodes, mais tout cela était au delà de mes compétences graphiques. Je me suis donc contenté d’un thème orangé, comme la surface de Mars, éclairé par la lumière jaune du robot.
  • La présentation des animations : outre l’animation, je me suis souvenu d’un documentaire que j’ai vu il y a maintenant quelques années sur Internet, Happy World : Birmanie, la dictature de l’absurde. L’une de ses particularités est que, en même temps que la vidéo est lue, différents liens sont affichés sur le côté, de manière synchronisée. C’est de là que vient le découpage en deux parties : l’animation à gauche et des liens apparaissant sur la droite, en rapport avec ce qui est évoqué quand ils apparaissent et qui serviront de point de départ à une éventuelle exploration plus poussée.
  • Les sujets : c’est à ce moment de ma réflexion que j’ai également commencé à chercher des idées de sujet, avec une méthodologie très simple : une note créée sur mon téléphone et à chaque fois que je vois quelque chose qui pourrait être un potentiel sujet d’exploration, je la note. J’en suis actuellement à plus de 70 items dans ma liste : pas sûr que tous soient suffisamment conséquents pour faire un épisode, mais j’ai au moins un peu de réserve.

Et à ce moment-là, gros problème : je sais que je n’arriverais pas à avoir ce que j’ai en tête, du coup le développement ne démarre pas. Finalement, j’arrive à enclencher les choses fin avril 2016. S’en suit un développement en plusieurs phases, avec quelques jours ou semaines avec de grosses avancées, puis plus rien pendant un moment, et ainsi de suite… Comme prévu, je manque de skill en design, en graphisme, en musique, en son mais je veux quand même avoir une première version. Du coup, je me débrouille avec un logiciel de synthèse vocale qui sonne un peu vieillot, un design ultra basique et une musique en Creative Commons choisie au dernier moment : ça sera amené à évoluer dès que j’aurais les moyens de faire autrement mais pour l’instant, ça fera l’affaire. Comme pour mes autres projets persos, j’en profite aussi pour m’essayer sur quelque chose de nouveau : cette fois-ci, il s’agit de gestion de réseaux sociaux; Mission CRST se retrouve donc avec des pages Facebook et Twitter.

Mais voici donc une première version de Mission CRST disponible aujourd’hui, largement perfectible mais qui présente tout de même le concept. Il y a encore un peu de développement à réaliser, notamment pour pouvoir ajouter des éléments interactifs aux animations. Mais surtout, il y a les expéditions suivantes à créer ! Je ne me fixe pas de rythme de parution mais je vais essayer d’en sortir plusieurs assez rapidement au début, pour avoir un aperçu assez large de ce que peut donner le concept en vrai. N’hésitez pas à faire des commentaires ou des remarques, en espérant que ces quelques épisodes puissent éveiller votre curiosité :).

Lecture science #15 : The Simpsons and their mathematical secrets

Lecture science #15 : The Simpsons and their mathematical secrets

Cette semaine : The Simpsons and their mathematical secrets de Simon Singh.

On retourne au doux pays des mathématiques à travers un prisme qui peut paraître étrange : les Simpson. Il se trouve que pas mal de scénaristes de la série créée par Matt Groening sont des nerds. Et plus précisément des nerds avec des doctorats en mathématiques ou en sciences, qui se sont finalement retrouvés à écrire de la comédie. Ce qui explique donc qu’on se retrouve, dans les premiers épisodes des Simpson, avec des nombres et autres easter-eggs mathématiques cachés quasi-subliminalement à l’image. Avant que les maths n’apparaissent au grand jour, avec parfois des épisodes basés en partie sur des concepts mathématiques. Et quand Groening a pu créer une série de science-fiction, Futurama, c’est devenu encore pire.

The Simpsons and their mathematical secrets expose donc quelques références mathématiques présentes dans Les Simpson et Futurama. Celles-ci permettent à la fois d’explorer le cursus des scénaristes et de découvrir quelques curiosités mathématiques, avec en bonus quelques blagues mathématiques. L’ouvrage est relativement simple d’accès mais en anglais, ce qui pourrait refroidir ceux qui n’ont jamais exploré les maths dans cette langue.

Pour en voir plus sur le sujet : l’auteur de livre, Simon Singh, a également participé à plusieurs vidéos de Numberphile revenant sur les mathématiques dans Les Simpson et Futurama.

 

À suivre la semaine prochaine : Les théories scientifiques – 23 théories expliquées.

Top 10 de mes égalités mathématiques préférées (la cinquième va vous étonner)

Top 10 de mes égalités mathématiques préférées (la cinquième va vous étonner)

Quoi, comment ça, ça fait putaclic ? :p S’il faut ça pour intéresser aux maths, ça vaut le coup ^^.

10. `0,9999…=1`

Allez, on commence en jouant avec des infinis, tranquille. La démo peut se faire simplement et rapidement : posons `x=0,9999…`, on a alors `10x=9,9999…`, `9x=10x-x=9,9999…-0,9999…=9` et donc `x=1`. De manière plus sérieuse, `0,9999…` est égale à la somme des termes de la suite géométrique de premier terme `0,9` et de raison `0,1` et vaut donc `0.9/(1-0.1)=1`.

9. `3^2+4^2=5^2`

Le premier triplet pythagoricien, `(3, 4, 5)`, qui est tellement pratique pour tracer facilement un triangle rectangle. La vie serait énormément plus dure s’il n’existait pas un tel triplet aussi simple.

8. `sum_(n=0)^oo 1/2^n=2`

La somme infinie qui a fait cauchemarder les Grecs de l’Antiquité, en particulier Zénon d’Élée, auteur du paradoxe d’Achille et de la tortue. Le valeureux Achille défie une tortue, deux fois plus lente que lui, à la course. Magnanime, il donne à l’animal de l’avance, en ne lui laissant que la moitié de la distance totale à parcourir. La course démarre, Achille atteint rapidement le point de départ de la tortue mais, entretemps, celle-ci a avancé. Quand Achille atteint ce point, la tortue est un peu plus loin. Et ainsi de suite, ce qui fait qu’Achille ne parvient jamais à rattraper la tortue…
La paradoxe est levée dès qu’on ose tripoter la somme infinie : soit `S=sum_(n=0)^oo 1/2^n`. En extrayant le premier terme de la somme, on obtient `S=1+sum_(n=1)^oo 1/2^n`. Or, cette dernière somme correspond à `1/2+1/4+1/8+…` : en prenant les termes dans leur ordre d’apparition, chaque terme est égal à la moitié du terme correspondant dans `S=1+1/2+1/4+…`; cette somme est donc égale à `S/2`. Notre équation se simplifie donc en `S=1+S/2`, qui permet d’obtenir rapidement `S=2` : Achille rattrape donc la tortue sur la ligne, à la suite d’une infinité d’étapes donnant un résultat fini.

7. `1+1/(1+1/(1+1/(1+…)))=sqrt(1+sqrt(1+sqrt(1+…)))`

Une célébrité se cache dans cette égalité : il s’agit de `varphi`, le nombre d’or, égal à `(1+sqrt(5))/2`. Dans ce qui nous intéresse ici, `varphi` est le nombre positif dont le carré est égal à lui-même plus un et est donc solution de l’équation `x^2=x+1`. Ce qui nous donne plusieurs possibilités de triturages en partant de `varphi^2=varphi+1`.
En divisant par `varphi`, on obtient `varphi=1+1/varphi`. On remplace le `varphi` dans le terme de droite par le terme de droite en entier, ce qui donne `varphi=1+1/(1+1/varphi)`. On peut ensuite continuer à volonté, pour obtenir `varphi=1+1/(1+1/(1+1/(1+…)))`.
Deuxième option : on passe les deux termes de l’équation à la racine carrée, ce qui donne `varphi=sqrt(1+varphi)`. Le même procédé qu’au dessus, nous donne `varphi=sqrt(1+sqrt(1+sqrt(1+…)))`.

6. `(x-a)(x-b)(x-c)…(x-z)=0`

Parce qu’on peut se prêter à la galéjade de temps en temps 😀 .

5. `sum_(n=1)^oo n=-1/12`

Celle-là, elle laisse rarement indifférent, entre ceux qui connaissent et la sortent souvent et ceux qui ne connaissent pas et se demandent comment c’est possible. Déjà, disclaimer : oui, la somme est clairement divergente, aucun souci là dessus. Mais si jamais on veut attribuer une valeur finie à cette somme, il y a plusieurs moyens de trouver `-1/12`; en voici un pas trop compliqué.
Soit `A=1-1+1-1+1-1+…`. On a `A=1-(1-1+1-…)=1-A` et donc `A=1/2`. Posons maintenant `B=1-2+3-4+…`. On lui rajoute une seconde fois B, en faisant la somme terme à terme mais en décalant d’un cran : `2B=1+(-2+1)+(3-2)+(-4+3)+…`. En réduisant, on obtient `2B=1-1+1-1+…=A=1/2` et donc `B=1/4`.
En notant `S` notre somme finale, on calcule `S-B=(1-1)+(2-(-2))+(3-3)+(4-(-4))+…=4+8+…`. Ce qui donne `S-B=4xx(1+2+…)=4S`, d’où on tire `S=-B/3=-1/12`.

4. `e^(ipi)+1=0`

Un classique, connue comme étant la plus belle formule du monde, qui a comme particularité de réunir en une égalité les trois principales opérations arithmétiques (l’addition, la multiplication et l’exponentiation) et cinq des nombres les plus renommés des mathématiques :

  • `0`, élément neutre de l’addition et élément absorbant de la multiplication;
  • `1`, élément neutre de la multiplication;
  • `pi`, que je ne vais pas faire l’affront de présenter, lié à la géométrie;
  • `e`, base du logarithme;
  • `i`, unité des nombres imaginaires.

3. `sum_(i=0)^n i^3=(sum_(i=0)^n i)^2`

J’adore le fait que les carrés et les cubes soient liés comme ça. En plus, la démonstration est pas compliquée et se fait par récurrence, du coup je me la refais de temps en temps, dont acte.
Après avoir trivialement vérifié l’égalité pour `n=0`, soit `n in NN` tel que `sum_(i=0)^n i^3=(sum_(i=0)^n i)^2` et regardons ce qu’on obtient pour `n+1`.
`(sum_(i=0)^(n+1) i)^2=((n+1) + sum_(i=0)^(n) i)^2=(sum_(i=0)^n i)^2 + 2(n+1)sum_(i=0)^n i + (n+1)^2`.
`(sum_(i=0)^(n+1) i)^2=sum_(i=0)^n i^3 + 2(n+1)((n(n+1))/2) + (n+1)^2=sum_(i=0)^n i^3 + (n+1)^2(n+1)`.
`(sum_(i=0)^(n+1) i)^2=sum_(i=0)^n i^3 + (n+1)^3=sum_(i=0)^(n+1) i^3`.
Par les pouvoirs qui me sont conférés par le raisonnement par récurrence, je déclare l’égalité vraie `AAn in NN`.

2. `9^3+10^3=1^3+12^3`

Le nombre en question est 1729, aussi connu sous le nom de Taxicab(2), désignant ainsi le fait qu’il s’agit du plus petit nombre pouvant être écrit comme somme de deux cubes de deux manières différentes. Le nom de taxicab vient d’une anecdote impliquant Hardy, rendant visite à son collègue Ramanujan, alité à l’hôpital. Pour entamer la conversation, il lui dit qu’il était venu à bord du taxicab n°1729, un nombre bien peu intéressant. Ramanujan lui répliqua qu’il s’agissait au contraire d’un nombre très intéressant, le plus petit s’écrivant comme deux sommes de deux cubes.

1. `sum_(n=1)^oo 1/(n^2)=pi^2/6`

Je m’abstiendrais de faire une démonstration ici, bien plus complexe que celles qui ont été faites dans cet article. Mais ce que je trouve fascinant dans cette égalité, c’est l’unification des mathématiques (en tout cas d’une partie) qu’elle représente.
Le premier terme est une somme contenant l’ensemble des entiers naturels, représentants de l’arithmétique. Le second terme est lié à `pi`, constante liée au cercle et à la géométrie. On se retrouve donc avec une équation simple et élégante liant l’arithmétique et la géométrie, liant `pi` et les entiers naturels, qui ont pourtant l’air si différents.

Candy candy

Candy candy

Il y a maintenant quelques semaines, au cours d’une de mes errances sur les Internets, j’ai vu passer une «recette» de rock candy, plus connu en français sous le nom de sucre candi. Ça avait l’air tellement simple que je suis dit que je pouvais le faire, du coup j’ai tenté ma chance.

Le principe est très simple : créer une solution sursaturée en sucre et y plonger des bâtonnets afin que le sucre cristallise dessus, en ajoutant des colorants afin d’obtenir un joli truc.

Pour la solution sucrée, on fait bouillir de l’eau dans laquelle on fait progressivement dissoudre du sucre. Beaucoup de sucre : il faut environ deux fois plus de sucre que d’eau. C’est là que la théorie vient se heurter à la pratique : il est délicat de déterminer le moment où il faut arrêter d’ajouter du sucre. Trop et l’eau contiendra encore des grains de sucre, autour desquels cristallisera le sucre dissous; pas assez et il n’y aura pas de cristallisation.

Une fois la solution prête, on laisse refroidir, on rajoute les éventuels colorants, on transvase dans des récipients plus adaptés à la cristallisation et le plus propre possible et on prépare les bâtonnets. Il faut faire en sorte que les bâtons ne touchent ni les bords ni le fond du récipient. Dans mon cas, j’ai opté pour des pinces à linge : un peu bancal, mais ça fait l’affaire.

S’en suit un peu de patience : on peut commencer à observer des cristaux après quelques heures mais il faut laisser du temps aux cristaux pour pousser, environ une semaine.

Et voici le résultat me concernant : c’est pas aussi spectaculaire que sur l’image mentionnée précédemment mais c’est déjà joli ^^.

Mercredi après-midi chez mamie

Mercredi après-midi chez mamie

Après-midi du 9 juin 1999. La date a guère d’importance ici et est d’ailleurs un peu aléatoire, la seule chose à remarquer ici étant qu’il s’agisse d’un mercredi. Le moment de la journée a cependant plus d’intérêt : le tantôt, on va goûter chez ma grand-mère après l’école. Sauf que le mercredi, déjà il y a pas école l’après-midi mais en plus, on va, avec ma sœur et ma grand-mère, jusqu’au bureau de tabac situé pas loin. J’en reviens avec le dernier numéro du Journal de Mickey. S’en suit le goûter devant les Minikeums, puis C’est pas sorcier : plus que sur les bancs de l’école, je crois que c’est là que je suis tombé amoureux de la découverte et de la science.

Les fins sont souvent tristes. C’est évidemment totalement logique lorsqu’il s’agit de la disparition d’un être cher. Mais dans tous les cas, je ne peux m’empêcher de me remémorer les bons moments plutôt que les derniers instants. Une fois le choc de la fin encaissé, au lieu de pleurer ce qui ne sera plus, je préfère sourire de ce qui a été.

Ce mercredi après-midi, il n’y a pas eu de Journal de Mickey, pas de goûter, pas de Minikeums, pas de C’est pas sorcier, juste le choc d’une fin. Et même si le choc n’est pas encore absorbé, je ne veux pas pleurer, mais sourire et dire merci.