Lecture science #13 : L’Univers élégant

Lecture science #13 : L’Univers élégant

Cette semaine : L’Univers élégant de Brian Greene

Cette fois-ci, on rentre dans le dur : les petits machins rigolos comme la relativité générale ou la mécanique quantique, c’est cool pour les gamins mais maintenant, il est tant de voir des trucs plus évolués en s’attaquant à la théorie des cordes.

Petit point historique : le début du XXème siècle a vu émerger deux grandes théories, la relativité générale de Bébert traite de la gravitation s’exerçant sur des objets massifs et la mécanique quantique, s’intéressant aux minuscules particules élémentaires. Ces deux théories pètent la classe dans leurs domaines respectifs mais il y a un tout petit problème : elles sont incompatibles. Ça n’est pas gênant en temps normal, vu qu’elles s’appliquent le plus souvent dans des situations distinctes, mais ce n’est pas toujours le cas. Quand on veut étudier des objets à la fois très massifs et très petits, il faudrait utiliser les deux.

C’est là qu’arrive la théorie des cordes : les particules élémentaires y sont représentées par de petites cordes vibrantes, au lieu des habituels corpuscules ponctuels, la façon dont vibre la corde déterminant les caractéristiques de la particule en question. Cette extension dimensionnelle des particules ponctuelles va alors permettre de résoudre les conflits entre relativité générale et mécanique quantique.

L’ouvrage de Brian Greene se présente ainsi comme une vulgarisation de cette nouvelle théorie. Après un rappel historique, avec la présentation de la relativité et de la physique quantique, on explore l’historique de la théorie des cordes et des conséquences que la théorie implique (unification des forces, dimensions supplémentaires…) avant de voir comment elle pourrait nous permettre de mieux comprendre les trous noirs ou le Big Bang.

Même s’il s’agit d’un ouvrage de vulgarisation, le niveau est quand même bien plus élevé que les ouvrages précédemment évoqués dans ces recoins, la théorie des cordes étant tout de même très mathématique et abstraite (qui plus est pour une théorie physique) : pas évident de s’imaginer dans un espace à 11 dimensions, dont plusieurs sont enroulées ^^. Pour avoir quelque chose de plus digeste, il y a la version série documentaire : trois épisodes d’une quarantaine de minutes, toujours avec Brian Greene, qui ont été diffusés sur Arte en 2006 sous le nom Ce qu’Einstein ne savait pas encore et désormais disponible en DVD avec une autre série de Greene, La magie du cosmos. Elle entre bien évidemment moins dans le détail que le livre mais, sortie quelques années après celui-ci, présente quelques évolutions supplémentaires.

 

À suivre la semaine prochaine : L’aventure Rosetta – 900 jours sur une comète de Cécile Dumas et Jean-Christophe Ribot.

Prendre rendez-vous

Prendre rendez-vous

Je suis en ce moment en pleine période de contrôle technique de ma voiture. Déjà, ça me casse les bonbons parce que je m’en fiche complètement des bagnoles et, vu que la mienne est bien pourrie, ça fait une bonne liste de réparations qui viennent irriter le compte en banque. Mais surtout, il faut prendre des rendez-vous pour faire réparer tout ça. Et là, vous vous dites : «Hé bah, c’est quoi le problème ?». Ha ha, lucky you 😅.

Mise en situation : j’ai divers trucs à faire corriger sur un phare. Il se trouve qu’il y a un garage pas loin de chez moi et quand je dis pas loin, en vrai, c’est à deux minutes à pied de mon canapé. Vu la situation, le plan a l’air simple : je vais jusqu’au garage, je demande ce qu’il y a à faire sur la voiture et on fixe un rendez-vous pour réparer tout ça. Sauf que… Si je vais voir le garagiste, je risque fort de le DÉRANGER. Qu’il soit en pleine réparation, au téléphone, dans de la paperasse ou juste en train de parler avec quelqu’un, il est fort probable que je l’interrompe alors qu’il est en train de faire quelque chose. Et là, mon cerveau dit non, je peux pas gêner quelqu’un, même si c’est son boulot, même s’il a l’habitude et que ça lui arrive des dizaines de fois par jour. Et vu que je commence à pas aller très bien, annulation de la mission visite au garage. Du coup, je vais dans une plus grosse enseigne, au moins il y a des gens qui sont à la réception, juste pour ça. Sauf que là, ils sont en train de discuter entre eux, donc je poireaute en attendant qu’il y en ait un qui me remarque, je vais quand même pas les déragner dans leur papotage.

Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que pas du tout fortuite, c’est ce qui m’est arrivé hier. Fort heureusement pour moi, il existe quelque chose de merveilleux qui m’aide beaucoup : Internet. Il n’est pas question ici de l’accès quasi-illimité à de la connaissance ou de la pornographie que permet l’outil mais de la possibilité de prendre des rendez-vous en ligne. On choisit un créneau et on a plus qu’à se pointer à l’heure prévue, où on ne dérange pas vu qu’il est prévu qu’on vienne. Ça simplifie les choses, même si après, il faut quand même que je parle à au moins une personne une fois sur place et ça, c’est un autre problème…

Burger 2017 : trois mois

Burger 2017 : trois mois

Un trimestre de passé dans cette année, c’est le moment de faire le point sur l’expérience burger.

Previously :

Deux mois plus tard, rien à signaler du côté du burger à l’air libre. Il n’a pas l’air visuellement plus abîmé, même pas plus asséché, et il y a toujours l’odeur.

Celui sous cloche a cependant plus morflé : les quelques traces blanches repérées il y a deux mois se sont bien étendues et quelques frites ont commencé à prendre une teinte bleutée.

À suivre… (et bon appétit, bien sûr)

Lecture science #12 : Poussières d’étoiles

Lecture science #12 : Poussières d’étoiles

Cette semaine : Poussières d’étoiles de Hubert Reeves

Un classique cette semaine : les Poussières d’étoiles de Hubert Reeves. Petite précision pour commencer : il s’agit ici de la dernière version en date, publiée en 2009, l’ouvrage original datant lui de 1984.

On part dans cet ouvrage à la découverte des origines de la matière et de la vie : en partant du big bang, puis en passant par la formation des premières galaxies et des premières étoiles, la nucléosynthèse y ayant cours formant les divers atomes et enfin leur agglomération en molécules servant de briques de base du vivant. Ce voyage est agrémenté de multiples clichés, montrant divers objets célestes ou terrestres.

Bon, je commence à la connaître, l’histoire : le Big Bang fournit les particules élémentaires qui formeront notamment des atomes d’hydrogène, le dit hydrogène formera des étoiles au cœur desquelles les fortes chaleurs enclencheront des réactions du fusion nucléaire, transformant l’hydrogène en hélium, puis en carbone, en oxygène… jusqu’à ce que BOUM, l’étoile éjecte son contenu dans l’espace, cette poussière d’étoile servant de matière de base à l’apparition d’une nouvelle étoile mais surtout de planètes où les molécules formées par ces nouveaux atomes permettront l’apparition des premiers êtres vivants. Mais je ne me lasse toujours pas de la lire, encore et encore, d’autant plus qu’elle est cette fois-ci joliment racontée et surtout joliment illustrée. Mon seul regret viendra d’ailleurs de ces images et plus précisément de leur taille : j’ai une version de poche et les photos rendraient tellement mieux dans un plus grand format…

 

À suivre les semaines prochaines : L’Univers élégant de Brian Greene.

La Terre est plate comme une cuvette

La Terre est plate comme une cuvette

La théorie de la Terre plate fait un petit come-back ces derniers temps. Récemment, c’est un basketteur qui a annoncé croire que la Terre était plate, ce qui lui a valu son lot de moqueries mais aussi quelques soutiens parmi les membres de la NBA.

Et aux USA, quand ça parle de science, who you gonna call ? Neil deGrasse Tyson ! Qui a annoncé en avoir pas grand chose à faire de ce que pouvait penser ce basketteur, qui était libre de croire et dire ce qu’il voulait. En tout cas, tant qu’il se contente de jouer au basket et pas de faire quoi que ce soit qui ait un lien avec la science.

Tyson a aussi proposé une idée pour convaincre les platistes de leur erreur : les envoyer dans l’espace pour qu’ils constatent de leurs propres yeux que la Terre n’est pas une pizza géante. Perso, ça m’a convaincu : j’ai décidé de croire que la Terre était plate, parce qu’un tour dans l’espace, ça se refuse pas ! 😀

Mais c’est pas parce que je m’auto-persuade que la Terre est plate que je ne suis plus un scientifique. Partons donc à la découverte de ce nouveau monde.

Déjà, quand on dit plat, il y a une limite. Si on veut pouvoir brûler du pétrole et ainsi continuer à pourrir l’atmosphère, il faut pouvoir creuser un minimum dans le sous-sol et donc avoir une certaine épaisseur. La Terre est donc un grand cylindre circulaire droit de faible hauteur par rapport à son rayon. En considérant cette Terre cylindrique comme étant homogène, son centre de gravité se trouve au même endroit que le centre géométrique du cylindre : au milieu du disque formant la surface, à mi-profondeur. On va ainsi modéliser la Terre par un cylindre de hauteur 100 km et de rayon 6000 km.

Et là, on a un problème : la distance entre ce centre de gravité et la surface n’est pas constante. Petit rappel : d’après un certain Isaac Newton, l’interaction gravitationnelle entre deux objets est attractive, s’applique le long de l’axe reliant les centres de gravité des dits objets et son intensité est inversement proportionnelle au carré de la distance séparant ces centres.

Conséquence #1 : la masse d’un objet n’est pas la même selon l’endroit où il se trouve sur notre Terre plate. Cela est dû à la différence de distance du centre de gravité de la Terre. Cette distance varie entre 50 km (au milieu du disque terrestre) et 6000 km (au bord du monde). Ce qui donne un rapport d’intensité de 14400. Une broutille.

Conséquence #2 : la direction d’application du poids. Au milieu du monde, pas de problème : la force s’applique verticalement, tout va bien. Mais plus on s’éloigne, plus ça penche, pour se retrouver avec une force quasi horizontalement au bord du disque.

Avec tout cela, imaginons un objet à la surface de la Terre, éloigné du centre. La force gravitationnelle de la Terre sur cet objet s’applique donc de biais.

Mais vu que l’on est habitué à un poids qui s’exerce verticalement, on ressentirait plutôt ça.

Ainsi, un observateur partant du milieu de la surface terrestre en direction du bord aurait la sensation que ça grimpe de plus en plus, ayant ainsi l’impression que la Terre forme une sorte de cuvette.

Sauf qu’en fait, il aurait du mal à partir du milieu de la surface. Je sais pas si vous avez remarqué, mais il y a pas mal d’eau à la surface de la Terre. Et sur notre Terre plate, qu’est ce qu’elle fait, cette eau ? Elle coule, pardi ! Et tout naturellement, elle va où la gravité la mène : au milieu de la surface. L’eau terrestre va ainsi s’accumuler au milieu, ce qui nous donne ainsi un énorme dôme d’eau au centre du monde, entouré des terres émergées «en pente».

Neil, je voudrais vérifier cette théorie en voyant la Terre de haut; je pars quand ? 😀

Lecture science #11 : Eurêka ! Les grandes inventions de l’Histoire

Lecture science #11 : Eurêka ! Les grandes inventions de l’Histoire

Cette semaine : Eurêka ! Les grandes inventions de l’Histoire de Gérard Piouffre

Je commence une série de livres qui m’ont été offerts avec ce mystérieux Eurêka, présentant plusieurs découvertes et inventions faites par l’Humanité. On parcourt ainsi l’Histoire à travers environ 250 inventions, du premier outil à la clé USB, l’ouvrage étant découpé en grandes périodes que les historiens se feront une joie de contester.

Alors que les premiers chapitres vont davantage se concentrer sur des concepts (l’outil, l’art, l’éclairage, la monnaie…), l’ouvrage va, à partir de la Renaissance, s’attarder sur des objets plus précis mais le plus souvent de manière brève et ce d’autant plus qu’on avance dans le temps, jusqu’à se limiter à un ou deux paragraphes dans certains cas. Principale exception : les moyens de transport, ce qui peut s’expliquer par le fait que l’auteur est un historien spécialisé dans la marine et l’aviation, dixit la quatrième de couverture.

On se retrouve donc, hors bateaux et avions, à une présentation plutôt expéditive des différentes inventions dont certaines auraient bien mérité plusieurs pages de plus; dommage.

 

À suivre la semaine prochaine : Poussières d’étoiles de Hubert Reeves

J’arrive pas à lire de la fiction

J’arrive pas à lire de la fiction

Comme je l’avais indiqué dans le petit compte-rendu de ma dernière lecture, j’ai énormément de mal à lire de la fiction. C’est un phénomène loin d’être nouveau chez moi, du coup j’ai profité de cette lecture pour essayer de comprendre pourquoi.

En fait, le gros du problème, c’est toutes les parties descriptives. La description pourra être aussi précise que possible, que cela concerne un personnage ou un lieu, je suis juste incapable de m’en faire une représentation correspondante. Et en y réfléchissant, ça ne se limite pas qu’à la lecture de fiction mais se produit aussi dans l’autre sens : je suis incapable de décrire un visage ou un endroit que je connais. Ça a toujours été le cas : en primaire, mes moins bonnes notes étaient en production de textes descriptifs.

Je ne peux m’empêcher de vous infliger ça :p

Le principal problème en lisant, c’est que, quand des particularités des personnages ou des lieux sont mises en avant alors que je les avais pas du tout imprimées, ça fait que toute la représentation mentale que je m’étais faite se retrouve bouleversée. Imaginez regarder un film plein de faux raccords, avec des détails plus ou moins prononcés qui sont régulièrement modifiés…

Autre point de friction avec la fiction (pas uniquement littéraire, cette fois-ci) : bah, je m’en fous en fait. Il y a tellement de choses fichtrement passionnantes dans l’Univers : les mathématiques, l’astronomie, la physique, puis avec un point de vue plus géocentré l’Histoire, avec un grand H, la biologie… Les péripéties fictives d’une poignée de péquins sur une minuscule période de temps ne font pas le poids face à la possibilité d’explorer les galaxies ou l’arithmétique. Faudrait peut-être essayer une histoire où les personnages principaux sont des nombres… ^^

Lecture science #10 : Le théorème du perroquet

Lecture science #10 : Le théorème du perroquet

Cette semaine : Le théorème du perroquet de Denis Guedj

Pour fêter la 10ème lecture de cette série, une double spécificité. Premièrement, c’est un replay, ou plus exactement un reread : je l’avais déjà lu en entrant en prépa (lire pour le plaisir en prépa, quelle idée à la con :D). Deuxièmement, c’est une fiction : s’il est dans cette rubrique, il y a quand même des choses à apprendre mais c’est principalement une œuvre de fiction.

L’intrigue se situe au début des années 1990, dans une librairie de Montmartre, où cohabitent Pierre Ruche, libraire de 84 ans cloué dans un fauteuil roulant, Perrette Liard s’occupant de la librairie et ses trois enfants, la paire de jumeaux Jonathan-et-Léa et le plus jeune Max, atteint de surdité. La vie de la librairie va se retrouver perturbée par deux évènements :

  • le sauvetage par Max d’un perroquet, malmené aux Puces par deux types bien mis,
  • la réception d’une lettre d’Elgar Grosrouvre, ami étudiant de Pierre et mathématicien disparu depuis un demi-siècle, parti à Manaus, qui lui annonce l’envoi prochain de toute sa collection d’ouvrages mathématiques qu’il a réunis.

 

Une seconde lettre de Grosrouvre leur apprendra que celui-ci annonce avoir résolu deux des plus célèbres conjectures des mathématiques : celles de Fermat et de Goldbach. Désirant garder secrètes ses démonstrations mais se sentant menacé par des personnes souhaitant les acquérir, il prévient qu’il compte les brûler après les avoir transmises oralement à un compagnon. Cette seconde lettre est accompagnée d’une missive de la police de Manaus, annonçant le décès de Grosrouvre dans l’incendie de se demeure.

Voulant alors résoudre les mystères de la disparition de Grosrouvre, de la résolution des conjectures et du compagnon, les membres de la librairie vont alors exploiter les indices laissés par Grosrouvre dans ses lettres, ce qui les conduira à explorer l’histoire des mathématiques, des mathématiciens de l’Antiquité grecque à ceux du XIXème siècle, en passant par Alexandrie et Bagdad.

Concernant les maths, je trouve que c’est un excellent résumé de l’histoire des mathématiques, même si l’on explore pas des sujets parmi les plus évolués comme les ensembles. Mais on a tout de même droit à un bon parcours en géométrie, arithmétique, algèbre… Et pour la partie fictionnelle, le fait de me replonger dans une œuvre de fiction pour la première fois depuis un moment me révèle bien que c’est pas du tout mon truc, j’en reparle dans le prochain billet…

 

À suivre la semaine prochaine : Eurêka ! Les grandes inventions de l’Histoire de Gérard Piouffre

Lecture science #9 : L’Univers à portée de main

Lecture science #9 : L’Univers à portée de main

(C’est mon 42ème article, et si je faisais quelque chose de spécial ? Non.)

Cette semaine : L’Univers à portée de main de Christophe Galfard

Une fois n’est pas coutume, on repart faire un tour dans les deux théories qui forment le fondement de la physique moderne : la relativité générale et la mécanique quantique. Mais cette fois-ci avec un expérimentateur que vous connaissez fort bien : vous-même. L’ouvrage dispose en effet d’une légère trame fictionnelle plaçant le lecteur en personnage principal qui sera amené à découvrir l’Univers, à la fois dans l’immensément grand (étoiles, galaxies…), l’immensément petit (atomes, particules élémentaires…) et les deux à la fois (trous noirs, Big Bang).

Après un premier tour dans le cosmos nous permettant de découvrir les théories d’Einstein, l’espace-temps et ses réjouissances, on plonge ensuite dans le monde quantique et ses bizarreries avant de tenter de concilier les deux en découvrant les théories récemment proposées par les physiciens, des idées de Hawking (l’auteur étant un ancien élève de Hawking, rien d’étonnant à le retrouver ici) à la théorie des cordes.

L’avant-propos du livre annonce deux choses : que la seule équation du livre est le classique E=mc², justifiant l’équivalence masse-énergie, et que l’ambition de l’ouvrage est que personne ne soit perdu en le lisant. Sur ce dernier point, c’est plutôt réussi, les différents sujets étant abordés suffisamment en détail pour être intéressants, mais pas trop pour ne pas assommer le lecteur potentiellement néophyte. Cependant, comme pour tous les ouvrages du genre, la connaissance de quelques notions préliminaires permet de se retrouver plus facilement en terrain connu. L’aspect fictionnel aide bien évidemment à faciliter cette plongée et, me concernant, est assez léger pour que je ne me perde pas dedans.

Pour avoir un petit aperçu, voici deux conférences TEDx de Christophe Galfard : une sur la structure de l’Univers et une sur la physique quantique.

 

À suivre la semaine prochaine : Le théorème du perroquet, de Denis Guedj.

Mesdames et mesdemoiselles les scientifiques

Mesdames et mesdemoiselles les scientifiques

Aujourd’hui 8 mars, comme chaque année, c’est la Journée internationale des droits des femmes, rapidement approximée en Journée de la femme et misérablement utilisée par des commerçants véreux pour se faire du pognon sur le dos de la moitié de la population dont une grande partie souffre de discriminations stupides uniquement dues à leur vingt-troisième paire de chromosomes : cette journée est faite pour combattre ces discriminations, pas les exploiter, merde ! Mais même s’il y aurait de quoi, je ne vais pas m’énerver sur ça, beaucoup feront cela mieux que je ne le pourrais aujourd’hui. En jetant un œil au titre et aux catégories de ce billet, on peut voir qu’on va maintenant parler de sciences.

Quiconque s’intéresse à l’histoire des sciences constatera rapidement le faible nombre de femmes présentes. En effet, jusqu’à récemment, de nombreux débouchés leur étaient injustement bouchés. Et je n’utilise pas le terme récemment pour faire genre : à l’occasion, jetez un œil à L’espace sans gravité de Florence Porcel, où sont exposés différents cas de discriminations sur le genre pratiquées au cours de la conquête spatiale, à la fois chez les soviétiques et les américains; c’était il y a quarante ans, pas cent.

Mais maintenant, chacun peut suivre les filières qu’il ou qu’elle veut, donc tout va bien, non ? Bah non, justement.

Collège François Rabelais, 2005. Je suis en 3ème, au moment où on choisit son orientation. Pour ma part, le choix est vite fait : je pars vers la voie S, dans un lycée qui accueille quasi exclusivement des filières scientifiques et technologiques. Et la toute première remarque que l’on me fait une fois mon choix connu, c’est «Hé bah, tu croiseras pas beaucoup de filles là bas». Sur le coup, je n’ai pas compris pourquoi mais à la rentrée en seconde, je n’ai pu que constater qu’effectivement, le lycée était à dominante masculine. Ce phénomène s’est poursuivi en prépa et en fac d’info, toujours sans en comprendre la raison. Non seulement sur les bancs, mais aussi au tableau : hors SVT, je n’ai croisé au cours de ma scolarité, concernant les matières scientifiques, qu’une prof de physique en MP, une colleuse de maths vue une seule fois et une prof en informatique à l’université.

Fatalement, ça se poursuit dans le domaine professionnel. Dans mon ancienne boîte, sur la dizaine de personnes présentes dans les bureaux, une seule femme, s’occupant de la vente et de la communication. Et sur la demi-douzaine de personnes croisées lors d’entretiens passés récemment, encore une seule femme et toujours pas à un poste «scientifique» mais en RH.

Malgré tout ça, mon opinion n’a pas changé depuis le collège : je ne comprends toujours pas. Je n’ai jamais vu et je verrai jamais la science comme étant genrée, je ne peux pas m’imaginer que les théories et le raisonnement scientifique intéresse moins les jeunes filles que les jeunes garçons. Bon, en vrai, je me doute bien : une forte dominante mâle repousse les filles, ce qui fait que ces dames restent en minorité et ainsi de suite… C’est quand même dommage de devoir le préciser, mais ça serait tellement mieux que quiconque puisse suivre sa vocation au lieu de se freiner par crainte de ne pas être à sa place, de se dire «c’est pas fait pour moi» à cause de préjugés stupides et de quelques connards qui continuent à traîner.

Et si tous les clichés à la con de ce genre pouvaient disparaître, notre monde serait quand même vachement plus sympa.